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Violences faites aux femmes : la mémoire courte des journalistes
Article mis en ligne le 13 février 2018

Comme nous l’écrivions dans un précédent article, « la masse de témoignages [publiés sur Twitter à la suite du hashtag « BalanceTonPorc » et de l’affaire Weinstein] – ciblant l’espace public, les lieux de travail, la sphère privée ainsi que tous les milieux sociaux et professionnels – a poussé et contraint médias et journalistes à rendre visibles les violences faites aux femmes comme un phénomène structurel et politique. »

Cette « prise de conscience » mérite cependant d’être interrogée.

Car si les plaintes et les témoignages visant des hommes issus des classes dominantes et des sphères de pouvoir (Weinstein, Ramadan, Lassalle, etc.) ont eu un retentissement médiatique certain, les mêmes médias continuent dans le même temps à survoler et à « mal-traiter » les cas de violences sexuelles et de féminicides émergeant dans l’actualité, abordés comme des faits divers et déformés selon des biais langagiers trop bien connus. La permanence de ces travers, alors même que progresse, parallèlement, l’appréhension de la question comme un fait social montre la résistance des clichés sexistes au sein des rédactions. Des clichés sexistes hérités d’une méconnaissance sur le sujet, et des travers accentués par des logiques professionnelles et des conditions de travail néfastes à l’information en général (manque de temps et de moyens pour enquêter, bâtonnage de dépêches AFP sans recherches complémentaires, racolage du lecteur, etc.). (...)