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Violences policières : les forces de l’ordre victimes des “pièges” de l’extrême gauche
/Samuel Gontier
Article mis en ligne le 28 novembre 2020

Jamais il n’aura régné un tel consensus dans notre pays. Présentateurs, éditorialistes, élus du Rassemblement national, des Républicains, de La République en marche, ministre, syndicalistes policiers ou gradé des forces de l’ordre… Tous sont d’accord avec Zemmour : les associations d’extrême gauche qui manipulent les migrants ont tendu un piège à nos pauvres policiers sans défense lundi dernier place de la République. Même le tabassage du producteur Michel Zecler pourrait avoir été téléguidé par des ennemis de la loi Sécurité globale.

« Est-ce que vous êtes choqué par ces images ? », demande sur LCI Marie-Aline Meliyi, au lendemain de l’évacuation des exilés de la place de la République par les forces de l’ordre. « Ou est-ce que vous dites : attention à l’instrumentalisation ? » Alexis Brézet, du Figaro, n’a pas à se forcer pour saisir la perche. « Vous avez raison de dire que c’est instrumentalisé par des associations qui sont pour l’accueil des migrants. » Et qui, horreur !, leur fournissent des vêtements, de la nourriture et, comble de la manipulation, des tentes. Céline Pina, fondatrice de Viv(r)e la République, analyse : « Dire “soyez gentils et veuillez plier vos tentes”, ça ne marche pas. » Il faut charger, frapper, gazer d’entrée. « C’est un peu comme demander à un enfant de ranger sa chambre, on a peu de résultat. » Qui n’a jamais mis un coup de tonfa ou infligé une clé d’étranglement à son enfant pour qu’il range sa chambre ? (...)

« Quand il s’agit d’évacuer de force quelqu’un qui ne veut pas partir, poursuit Céline Pina, très souvent il y a des actes de brutalité et si vous les filmez, ce sera choquant. » Le problème, c’est de les filmer, les brutalités elles-mêmes ne sont pas choquantes. « Rappelons-nous Cologne… Les réfugiés et un certain nombre de migrants sont des hommes jeunes et il y a eu énormément de problèmes. » En évacuant les exilés à République, la police a évité une épidémie de viols (Eric Zemmour a d’ailleurs prouvé que tous les migrants étaient des violeurs). « Le problème, c’est notre incapacité à expulser des personnes inexpulsables parce qu’elles ont brûlé leur passeport. » Si elles se font matraquer, elles l’ont bien cherché.

« Je rejoins l’analyse de madame Pina, affirme Denis Jacob, syndicaliste policier d’Alternative Police CFDT. Les migrants arrivent à cinq cents place de la République, chacun avec une tente. Mais qui leur a fourni la tente ? » Les coupables sont ceux qui fournissent les tentes. « Derrière, il y a des activistes de gauche bien connus pour être dans la confrontation permanente avec la police. » Certains réclament même des abris pour les migrants, c’est vous dire s’ils sont anti-flics. « Je trouve ça scandaleux qu’on manipule la misère sociale de migrants pour faire le buzz. » La violence des forces de l’ordre, elle, n’a rien de scandaleux. A propos d’un reporter de Brut molesté trois fois dans la soirée, Denis Jacob s’insurge : « Rémy Buisine est connu pour être dans l’opposition systématique aux interventions de police. » Il méritait d’être matraqué. (...)

Selon le bandeau de CNews, ce sont les associations qui ont réalisé un « coup de force » à République. Les forces de l’ordre, elles, faisaient des câlins.

« C’est pas bien !, se désole Pascal Praud. On se sert des migrants. Il y a des gens qui avancent masqués. » En pleine épidémie de Covid, c’est insensé. « Est-ce qu’on n’a pas là un condensé de la société française et de la société médiatique ? On met en scène, on instrumentalise ! » Heureusement, CNews n’est pas à l’image de la société et se refuse à instrumentaliser les migrants. Serge Grouard (LR) s’en prend à « la Cour de justice des Communautés européennes et la Cour européenne des Droits de l’Homme qui invalident les lois nationales » et empêchent d’expulser les exilés. Il faudrait abroger les Droits de l’Homme.

Dans Midi news, Sonia Mabrouk insiste sur le fait qu’il s’agissait d’un « campement illicite de migrants ». Ludovic Mendes, député LREM, valide la thèse de Pascal Praud, des syndicats policiers et de l’extrême droite. « C’est une opération politique et pas un campement à part entière (sic), et c’était illégal. » D’où la nécessité de réprimer sans ménagement. (...)

Nelly Garnier, élue LR de la capitale, dénonce « le cynisme de la mairie de Paris : sous couvert d’humanisme, ils ont fait de Paris la pompe aspirante de toute l’immigration illégale en France ». D’ailleurs, jamais on n’a entendu parler d’exilés persécutés par les forces de l’ordre à Calais, Grande-Synthe, Ouistreham ou Vintimille. « Je vais être en très grande partie d’accord avec monsieur Mendes, vous avez fort bien exposé les causes de cette situation : appel d’air, associations… » L’intéressé se défend : « C’est pas moi, l’appel d’air. » Ah non, c’est le RN et LR… Avec cette surenchère, on s’y perd.

A propos de RN, son représentant Laurent Jacobelli déplore : « Là où nous étions les seuls à porter un certain point de vue sur la critique de l’immigration illégale, le rôle des associations d’extrême gauche, je vois qu’aujourd’hui c’est largement partagé. » Du RN à LR en passant par le « centre gauche ». La concurrence est rude. « J’en ai marre du terrorisme des associations d’extrême gauche. » Rappelons qu’elles avaient bourré d’explosifs les tentes installés place de la République. (...)

« On a une police républicaine, elle doit éviter ces traquenards », juge Sonia Mabrouk, validant la thèse du guet-apens organisé par des séditieux. Laurent Jaccobelli s’insurge : « Pourquoi le ministre ne demande pas une enquête sur ces associations d’extrême gauche ? » Plutôt que sur les policiers qui ne font que leur job ? Le bandeau « A quoi jouent les associations de gauche ? » lui donne raison. Sonia Mabrouk fait preuve de compassion : « Ceux qui souffrent, ce sont ces migrants… » « Et les riverains aussi ! », tonne Elisabeth Lévy. Pauvres riverains obligés de supporter la vue d’illégaux dormant sur leurs trottoirs. La présentatrice interroge en duplex David Guiraud, de LFI, puis elle demande à ses invités de réagir à ses propos puisque « toutes les sensibilités qui sont réunies sur ce plateau ». De la droite extrême à la droite dure en passant par la droite extrême. (...)

Chez Pujadas, sur LCI, Franck Louvrier, maire LR de La Baule, donne une autre raison à l’emportement des policiers : « Y a beaucoup de fatigue. » Alors, les coups partent tout seuls, comme dans un rêve. Il salue la « réaction très rapide de Darmanin parce qu’il a pas envie d’être le ministre liberticide ». S’il avait envie de faire passer une loi liberticide, on en aurait entendu parler. (...)

Pauvres policiers apeurés. A son tour, David Le Bars, du Syndicat des commissaires, pointe la responsabilité des associations d’aide aux migrants : « Il y a une intention politique. » D’extrême gauche. (...)

Zemmour devance les questions de la présentatrice, qui s’enquiert : « Qui joue avec qui ? » « On a une idéologie d’extrême gauche sans-frontièriste. » Aussi mondialiste que la juiverie internationale. « Derrière l’idéologie, il y a évidemment le business. Les dirigeants de ces associations, ils sont payés par nous ! Par les subventions, avec nos impôts ! » Ce sont les Rockefeller de la dépense publique, les Rotschild de l’Etat social. « Certaines associations sont financées par des grands milliardaires comme George Soros. » Quand on vous dit que c’est un complot juif. « Et puis il y a les avocats. Eux aussi ils vivent de notre argent. » Est-ce un hasard s’ils sont souvent juifs ? « C’est avec notre argent qu’on finance leur invasion. » Des musulmans, pas des juifs. (...)

L’inénarrable Marc Menant valide l’analyse du maître sur l’immigration, précise qu’« il faudrait taper sur les passeurs » — ça tombe bien, taper, on sait faire — mais déplore la violence de la police. A quoi Zemmour réplique : « Ils n’ont pas le droit de venir chez nous ! » Christine Kelly objecte : « Ça n’excuse pas la brutalité. » « Ça ne l’excuse pas, ça la légitime », prétend Zemmour. Curieusement, le CSA ne s’est pas saisi de cette flagrante incitation à la violence ni n’a signalé ce passage à la justice. Reconnaissons que, s’il faisait son travail, le CSA devrait intervenir chaque jour de la semaine. Zemmour insiste : « On a le droit à la brutalité face à des gens qui sont brutaux avec nous, que ce soit les migrants, les associations, les avocats. Tous ces gens-là nous brutalisent à nous (sic), Français ! » Les associatifs et les avocats ne sont pas de vrais Français. Christine Kelly ne moufte pas, elle valide : « En fait vous dites que force doit rester à la loi. » Ou plutôt que la loi doit rester à la force. L’éditorialiste conclut : « Je félicite les policiers et je les admire pour leur sang-froid. » Dans l’administration des coups. « C’était un piège tendu par les associations. » Zemmour se gauchise, il rejoint l’analyse du député LREM de centre-gauche. (...)

L’heure d’après, Pascal Praud évoque le rassemblement organisé pour protester contre les violences de la veille. « Y a de nouvelles manifestations ce soir place de la République. » Le présentateur qui pourfendait la « dictature sanitaire » dénonce : « Chacun remarquera que ces gens ne respectent évidemment aucunement les gestes barrière, qu’ils ne portent pas le masque et que c’est une manifestation illégale. » Il pointe des manifestants dépourvus de masque. « Regardez la dame, regardez le monsieur qui n’a pas de cheveux, regardez celui qui boit sa canette… » Olivier Dartigolles relativise, Ivan Rioufol le mouche : « Vous défendez un confinement pour tout le monde et vous laissez venir tous ceux qui veulent s’installer en France. » Pour l’éditorialiste du Figaro, la définition du confinement, c’est rester à l’intérieur de ses frontières. « Darmanin a eu tort de dire que la police avait eu des gestes brusques. » Puisqu’ils étaient nécessaires.

Sur LCI, Martine Monteil, ancienne patronne de la police judiciaire, est l’invitée d’honneur. Elle témoigne de la réalité du métier de gardien de la paix. « Faut voir ce qu’ils vivent à un instant T. Je sais pas si vous êtes déjà allé sur des manifs chaudes. C’est horrible. » Pour les policiers, pas pour les manifestants. « Ce sont des hommes et des femmes comme les autres alors il peut y avoir un coup de pied qui part, une baffe qui part… » Ça peut arriver à n’importe qui de mutiler quelqu’un en lui balançant une grenade. (...)

« Savez-vous que beaucoup sont porteurs de couteaux ? » « Comment vous le savez ? », s’étonne Elisabeth Martichoux. « Mais parce qu’il en a été saisi, des couteaux, qu’est-ce que vous croyez ?! » Délirant. Ces gens qui vivent à la rue sont pas seulement munis de savon, de brosse à dents, de tentes, de sacs, de tapis de sol, mais aussi de couteaux. On se demande à quoi ils peuvent servir. Sinon à se les mettre entre les dents et à manger nos enfants. « Donc il y a l’idée de ne pas trop s’approcher d’eux. Ils ont des couteaux sur eux et ils peuvent être violents. » L’ancienne patronne de la PJ valide donc la thèse de Zemmour selon laquelle les exilés sont tous des tueurs potentiels. Ça donne une idée de la bonne ambiance qui règne dans les commissariats. (...)

Jeudi midi, après la révélation dans une vidéo de Loopsider du terrible tabassage et du gazage du producteur Michel Zecler dans le 17e arrondissement, il est de nouveau urgent de démontrer la gentillesse des policiers. Sur BFMTV, revoici Denis Jacob, d’Alternative police, syndicat selon lui réputé « de gauche » puisqu’il est affilié à la CFDT. « Sur les éléments qui sont donnés par celui qui se présente comme victime… » Mais qui peut très bien être coupable. « … Je ne connais pas le début de ce qui s’est passé, c’est-à-dire ce qui s’est passé avant dans la rue, avant que les collègues décident de l’interpeller. » Il a peut-être mérité de se faire passer à tabac. Au fait, j’espère que la loi Sécurité globale prévoit le rétablissement des châtiments corporels sans jugement. Plus largement, « quelle est cette personne, quels sont ses antécédents ? » Il a peut-être tiré la langue à sa maîtresse de CP, ce qui justifierait de le rosser trente-cinq ans après. « Il y a déjà des choses qui sont en train de sortir. » Ah oui, lesquelles ? Le présentateur ne réagit pas, le syndicaliste peut conclure : « Cette vidéo intervient dans un contexte très particulier, très polémique, avec l’examen de l’article 24 de la loi Sécurité globale. » Encore un piège tendu aux policiers. Cette vidéo est le fruit d’un complot de l’extrême gauche hostile à l’article 24 de la loi Sécurité globale. (...)