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Vivian Camacho : "La solidarité, c’est le pouvoir"
Article mis en ligne le 25 juin 2013
dernière modification le 20 juin 2013

Vivian Camacho est une médecin bolivienne active depuis 2009 dans le Movimiento para la Salud de los Pueblos qui promeut la santé pour tous. Selon elle, pour changer les choses, il faut commencer le travail par la base, directement avec la population.Il faut aussi imposer une contre-hégémonie à la culture occidentale qui impose sa vision au monde entier.

Quels sont les principaux problèmes de santé auxquels fait face la population ?

Au Sommet des déterminants sociaux de la santé1 de l’OMS, je trouvais cela dommage de dresser une petite liste séparée des déterminants sociaux. En réalité, il faut faire le lien avec les structures économiques et politiques honteuses qui rendent les gens malades. Et c’est sur cela qu’il faut s’attaquer. On nous fait croire qu’il n’y a qu’un seul mode de vie, une seule culture hégémonique occidentale et qu’il faut donc s’ajuster à elle, à ses normes, manger comme eux, parler comme eux, penser comme eux, etc. Il ne nous tapent pas dessus comme il y a 1500 ans mais en nous obligeant d’être tous identiques, il s’agit de la même imposition.

Nous faire croire que notre culture est en retard, que nos savoirs ne sont pas suffisants, c’est comme nier l’être humain. Il ne s’agit donc pas que de l’Amérique Latine, mais bien du monde entier. Les indigènes sont ceux qui en souffrent le plus. (...)

Il faut également dire non à ce système et ne pas se conformer. D’où le concept de contre-hégémonie et d’interculturalité. Quand on parle de culture, c’est souvent vide de sens. On dit « une culture doit respecter l’autre ». Mais quand va-t-on se questionner sur le fait qu’une culture s’impose unilatéralement à tout le monde. Il faut dénoncer cela ! C’est pour cette raison qu’existe la contre-hégémonie. On ne se conforme pas à l’État corrompu, aux industries de la mort, de guerre, au fait qu’on doive bombarder quelqu’un à l’autre bout de la Terre. Nous avons notre façon de faire. Grâce à cette solidarité, nous avons beaucoup de pouvoir et nous pouvons changer les choses et faire en sorte que la vie continue pour chacun. (...)