Face à la menace du virus Zika, des pays d’Amérique latine conseillent aux femmes de ne pas se retrouver enceintes. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme dénonce ce message : ils doivent en priorité permettre l’accès à la contraception et le droit à l’avortement.

Les femmes devraient éviter de tomber enceintes : c’est le message lancé par les autorités de 4 pays d’Amérique latine – la Colombie, El Salvador, l’Equateur et la Jamaïque – face à l’inquiétante propagation du virus Zika.

Un message à côté de la plaque, a commenté le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme (HCDH), vendredi 5 février. « Le conseil donné aux femmes par certains gouvernements de ne pas se retrouver enceintes ne tient pas compte du fait que de nombreuses femmes et jeunes filles ne peuvent tout simplement pas exercer un contrôle sur une éventuelle grossesse, en particulier dans un contexte où les violences sexuelles sont courantes », déclarait le Haut-Commissaire du HCDH, Zeid Ra’ad Al Hussein.

« Au Salvador, un quart des femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles au cours de l’année écoulée. Ce qui signifie sans le moindre doute qu’elles n’ont pas tout contrôle sur leur grossesse. Les Etats doivent prendre ces faits en compte », renchérissait la porte-parole du HCDH Cécile Pouilly.

Selon le Haut-Commissaire, « le respect des droits est essentiel pour une réponse efficace en matière de santé publique, ce qui nécessite que les gouvernements garantissent aux femmes, aux hommes et aux adolescent.e.s un accès à des services et à des informations sur la santé sexuelle et reproductive, de qualité, complets et abordables, sans discrimination ». Ces services, précise Cécile Pouilly, incluent « la contraception – y compris la contraception d’urgence –, les soins de santé maternelle et les services d’avortement sans risque ».

Problème : la loi n’autorise pas l’IVG dans la plupart de ces pays (...)