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Blast
À New York, avec les manifestants propalestiniens : « J’ai honte pour mon pays »
#israel #palestine #USA #solidarites #ONU
Article mis en ligne le 3 octobre 2025
dernière modification le 2 octobre 2025

Au lendemain de la reconnaissance de la Palestine par la France, une manifestation prévue de longue date devant l’ONU avait lieu. Entre détestation de Trump, honte d’être Américain et convergence des luttes, Blast a recueilli les témoignages de protestataires en colère.

(...) en marge du sommet annuel de l’ONU, des centaines de diplomates étrangers investissent la ville, grossissant un contingent déjà massif de policiers, de journalistes et de manifestants en tous genre. Dans ce maëlstrom où les SUV sont rois, fusant au mépris des limitations de vitesse, le fond sonore raconte tout à la fois l’agitation, la fébrilité et l’attente. C’est ainsi que des manifestants propalestiniens se sont installés sur un bout de trottoir, à quelques dizaines de mètres à vol d’oiseau du bâtiment des Nations unies, tout proche mais totalement inaccessible, en raison des multiples barrières et check-points qui en interdisent l’accès. Quelques heures plus tôt, la France y a reconnu officiellement l’état de Palestine. Tournant diplomatique ou pis-aller ?

À l’initiative de Within Our Lifetime (une influente organisation pro-palestinienne new yorkaise) créée en 2015 par Nerdeen Kiswani, une Palestinienne-Américaine citée par le New York Times comme l’une des leaders du mouvement propalestinien, la manifestation dont l’objectif est « d’entourer les Nations Unies » démarre dans le calme Un couple de septuagénaires tente de se frayer un chemin dans la foule. « Nous appelons à la fin du génocide à Gaza et pour ce faire il faut à la fois arrêter d’armer Israël, mais aussi entamer son expulsion de l’ONU », espère Arla, expliquant sa présence aux abords de l’organisation internationale. John, son mari, lui aussi fervent critique de la politique américaine et d’un Trump qui n’a « aucune volonté de stopper les massacres à Gaza », veut croire en un sursaut populaire (...)

Il est question « d’arrêter de financer l’armée israélienne », « de mettre fin au génocide » ou encore de « libérer la Palestine », mais aucune mention d’une volonté de reconnaissance de l’État palestinien. Ce mardi 23 septembre, les mots d’Emmanuel Macron - « fidèle à l’engagement historique de mon pays au Proche-Orient pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine », prononcés la veille à la tribune de l’ONU et qualifiés d’historique par la presse française, semblent déjà lointains. (...)

« Je suis là parce que je suis Américaine et que j’ai honte de mon pays : on finance ce qui se déroule à Gaza. Mais je suis là aussi en tant que mère, pour dire que la mort de tous ces enfants me bouleverse » (...)

Si la manifestation se veut transpartisane, un personnage cristallise la détestation : Donald Trump. Ainsi, toutes les personnes interrogées par Blast sont critique du président américain et de sa politique étrangère. Son soutien sans faille à Benyamin Nétanyahou et aux objectifs. expansionnistes du gouvernement israélien recueillent la « colère » de tous les participants (...)

 : « Trump est capable de tout, j’ai peur de montrer mon visage, la cause vaut bien le risque mais je veux garder mon anonymat, je n’ai pas envie que ma famille subisse les conséquences de mon combat ».

En écho à ses craintes, nombreux sont les manifestants à couvrir eux aussi leurs visages et à ne pas donner leur nom. Un vent de « césarisme » souffle « en ce moment » aux États-Unis explique une jeune femme, tout de noir vêtue. (...)

Statique, la manifestation engrange le soutien de la majorité des passants qui y vont d’un « Libérez la Palestine » ou d’un signe de ralliement très américain - un pouce en l’air.

Est-ce simplement le miroir d’une ville progressiste qui, en tant que bastion démocrate, tend à lutter plus facilement - et massivement ? À voir le dernier sondage commandé par le Chicago Council, une organisation non partisane, il s’agirait plutôt d’un soutien national. (...)

A rebours des discours qui voudraient voir la jeunesse américaine de plus en plus conservatrice il est vrai que, selon autre sondage, commandé par le think tank non partisan Pew Research Center, son soutien aux Palestiniens est bien plus élevé que les autres classes d’âge (...)

Pour bien comprendre cette pluralité et cette intersectionnalité ? des combats, il faut regarder les pancartes. Ici, des femmes promettent que « les féministes soutiennent la paix ». Là, c’est Sophia, 22 ans, qui tient fermement la pancarte qu’elle a dessiné aux couleurs palestiniennes, ukrainiennes et trans (...)

« Pour lutter efficacement, il faut comprendre les processus de violences systémiques de manière globale : toutes les personnes soi-disant différentes doivent être ensemble. Mais les gens commencent à comprendre, il se réveillent »