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L’insurgée
A Tours, une “maison internationale populaire” pour faire collectivement face au sans-abrisme.
#sansabri #Tours #hébergement #solidarites #occupation
Article mis en ligne le 23 avril 2025
dernière modification le 22 avril 2025

Vendredi dernier, un collectif citoyen s’est installé au cœur de la caserne militaire des Beaumont, à Tours, laissée à l’abandon depuis plusieurs années. L’objectif ? La création d’une « maison internationale populaire », lieu d’hébergement et de solidarité.

Ils tiennent à s’exprimer via une parole collective. Pas de noms, pas de visages, mais une force commune contre le sans-abrisme et pour la convergence des luttes.

Vendredi dernier, un collectif citoyen s’est installé au cœur de la caserne militaire des Beaumont, à Tours, laissée à l’abandon depuis plusieurs années. L’objectif ? La création d’une « maison internationale populaire ». « L’hébergement d’urgence, c’est reconnu collectivement comme la base » du projet, nous dit au téléphone l’un des militants que nous avons interrogé. Dès 6 heures du matin, le collectif a pris ses marques au sein des anciennes chambres de cette caserne pour recréer un projet commun autour de « 4 axes : hébergement, alimentation, soins, éducation ». (...)

Dans le digne héritage de l’éphémère « maison du peuple » qui a ouvert à Tours en 2019 pendant le mouvement des Gilets Jaunes, leur volonté est de construire un véritable lieu d’organisation collective et de solidarité, un lieu de « convergences » – le mot revient souvent dans les échanges que nous avons eu avec les militants que nous avons interrogé – face à « l’inaction des institutions au sujet du sans-abrisme » alors que la trêve hivernale s’est clôturée il y a 3 semaines. (...)

Le collectif assure que le projet est globalement bien accueilli dans la sphère militante tourangelle, même si à ce stade, il faut encore se faire connaître et construire un projet commun. Une chose est sûre : plus qu’un simple « squat », l’idée est d’en faire un véritable lieu de quartier, autogéré, et ouvert sur la ville. « Il faut que Tours s’en empare », nous dit un membre du collectif. (...)

On a un soutien de la part des associations, mais forcément ça dépasse leur mode d’action. On a construit ensemble entre individus, avec des citoyens qui prennent le lieu, et les associations qui s’y joignent. (...)

si les jours à venir sont incertains, le collectif est plutôt confiant. « La mairie est super emballée parce qu’on fait ce qu’ils veulent faire depuis des années », assument ses membres. La ville, dirigée par l’écologiste Emmanuel Denis depuis 2020, n’a pour l’instant pas prévu d’appeler la police, selon les militant·es. « De ce qu’on sait, la mairie a dit qu’elle allait prendre le temps de réfléchir. Ils ont demandé à ce qu’il n’y ait pas d’intervention policière pour nous déloger, ils veulent nous laisser tranquille pour le moment. La police municipale est déjà passée 2 fois mais juste pour dire bonjour. »

Avec la mairie, le collectif se dit prêt à négocier une « convention d’occupation précaire », ce qui leur permettrait de pérenniser leur projet de manière légale en contrepartie d’une faible participation financière. (...)

Le collectif assure « vouloir rester ici plusieurs années » et espère avoir une réponse de la mairie d’ici mardi soir. (...)

malgré les 8 hectares de terrain sur la caserne, les espaces d’hébergement sont limités, et les besoins sont grands. Tours concentre de nombreuses femmes seules ou avec enfants à la rue, ainsi que plusieurs groupes de mineurs non accompagnés (MNA). Alors que la fin de la trêve hivernale approchait, Utopia 56, qui accompagne ces MNA affirmait que 72 jeunes étaient accompagné·es par leur équipe. La semaine dernière, le collectif Pas d’enfant à la rue dénonçait la « fermeture d’un grand nombre de places d’hébergement d’urgence, remettant à la rue une centaine de personnes dont des familles avec enfants et femmes seules » le 1er avril dernier par le préfet d’Indre-et-Loire. L’enjeu est donc de taille pour le collectif à l’origine de la Maison Internationale Populaire. Contacté lundi soir, l’un de ses membres nous confirmait déjà que la « maison » affichait « complet ».