
Après le drame de la mort des 13 militaires français au Mali dans un accident d’hélicoptère, quelle stratégie pour la France au Sahel ? Quel bilan des opérations Serval et Berkhane ? Caroline Roussy, chercheuse à l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) et docteure en histoire de l’Afrique contemporaine, est l’invitée de #LaMidinale.
VERBATIM
Sur la présence de la France au Mali
« Actuellement, on est dans une impasse : cela fait six ans que les Français sont là-bas. Les résultats ne sont pas tangibles, avec, en toile de fond, une montée d’un ressentiment anti-français. »
« La force Barkhane est de plus en plus considérée comme une force d’occupation. »
« Il y a une histoire entre la France et ces pays qui est particulière et qui est marquée du sceau de la colonisation. »
Sur le ressentiment des Maliens
« Je ne souhaite pas être la bouche des Maliens et capturer leur message. »
« Ce que l’on peut observer, c’est qu’il y a des drapeaux français qui sont brûlés. »
« Dans une tribune publiée dans Le Monde, le général Bruno Clément-Bollée s’inquiète et envisage un scénario selon lequel les forces françaises pourraient être amenées à partir sous pression populaire. C’est un scénario parmi d’autres mais qui peut être considéré comme crédible. »
« Le ressentiment anti-français est nourri par différentes sources : il y a l’opération Barkhane, il y a aussi la question du franc CFA. C’est un discours de cohésion nationale qui prend de l’ampleur. Il s’exprime violemment sur les réseaux sociaux mais il ne faut pas déconsidérer la parole de ceux qui demandent davantage d’implication de la France. »
« On a l’impression qu’on est dans une tactique court-termiste et on ne voit pas une vision stratégique globale se dessiner. »
Sur les intérêts de la France au Sahel
« Il y a sans doute un enjeu économique mais je serais extrêmement prudente parce que je ne dispose pas de toutes les informations. »
« Rarement les engagements militaires sont de type humanitaires. » (...)