La justice du Bangladesh a condamné lundi à mort l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina. Un verdict qui tombe au terme d’un procès de plusieurs mois, où cette dernière a été reconnue coupable d’avoir ordonné une répression meurtrière à la suite d’un soulèvement étudiant l’an dernier.
L’ex-Première ministre en exil du Bangladesh Sheikh Hasina, 78 ans, a été condamnée à mort, lundi 17 novembre, par la justice de son pays. Le motif de ce verdict : avoir ordonné la répression meurtrière des manifestations qui ont causé sa chute pendant l’été 2024.
"Tous les éléments (...) constitutifs du crime contre l’humanité sont réunis", a déclaré le juge du tribunal de la capitale Dacca Golam Mortuza Mozumder en rendant son verdict, "nous avons décidé de lui infliger une seule peine, la peine de mort".
En Inde depuis sa fuite en hélicoptère, la "bégum de fer" était jugée en son absence depuis le mois de juin par un tribunal de Dacca. Elle a toujours nié les accusations portées contre elle. (...)
En juillet et août 2024, les manifestations antigouvernementales qui l’ont contrainte à quitter le pays après 15 ans au pouvoir ont fait au moins 1 400 morts, selon l’ONU, pour la plupart des civils.
Dans un pays sous fortes tensions politiques déjà tourné vers les élections législatives prévues dans trois mois, sa décision était très attendue.
Des policiers déployés autour du tribunal
La police de la capitale a été placée en alerte et déployée en nombre pour procéder à des contrôles stricts autour du tribunal et dans tous les points névralgiques de la ville, ont constaté des journalistes de l’AFP. (...)
Le tribunal a également condamné à mort lundi l’ancien ministre de l’Intérieur, Asaduzzaman Khan Kamal, lui aussi en fuite. L’ex-chef de la police, Chowdhury Abdullah Al Mamun, en détention et qui a plaidé coupable, s’est vu lui infliger une peine de cinq ans d’emprisonnement.
Le parcours judiciaire de Sheikh Hasina ne se limite pas à ce procès. Elle fait également l’objet de multiples plaintes pour les multiples meurtres, enlèvements et séquestrations dont l’ont accusé, tout au long de ses mandats, ses adversaires politiques et les ONG.
Une commission d’enquête a récemment chiffré à plus de 250 le nombre de disparitions d’opposants ordonnées par son gouvernement.