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"Beaucoup de gens vont se retrouver à la rue" : à Vitry-sur-Seine, le plus grand squat d’Île-de-France évacué
#JO2024 #logement #expulsions #squats #iledefrance #migrants #immigration #sansabri
Article mis en ligne le 19 avril 2024
dernière modification le 18 avril 2024

Le plus grand squat d’Île-de-France, à Vitry-sur-Seine, a été évacué mercredi matin lors d’une opération de mise à l’abri menée par la préfecture du Val-de-Marne. Près de 450 migrants, principalement d’origine subsaharienne et dont beaucoup travaillent, vivaient depuis juin 2021 dans cette usine désaffectée. La préfecture a proposé des orientations en régions mais les associations redoutent que cette opération ne précipite leur retour à la rue.

(...) Vers 7h du matin, près de 250 agents et policiers ont investi cette ancienne usine désaffectée pour procéder à une mise à l’abri, sous l’œil de quelques députés La France insoumise comme Mathilde Panot. Près de la moitié des occupants - principalement des Tchadiens, Soudanais, Érythréens, Éthiopiens et Ivoiriens - avaient déjà quitté le site depuis plusieurs jours, conscients de l’imminence de l’opération : "Une grande partie d’entre nous est partie avant l’arrivée de la police, car nous vivons à Paris depuis plusieurs années et nous sommes habitués à la vie ici. En plus, certains d’entre nous travaillent de manière informelle ici", a déclaré Ahmed*, un migrant tchadien de 28 ans, à InfoMigrants. (...)

La préfecture a affrété des bus pour offrir des mises à l’abri dans des SAS régionaux à Bordeaux et Orléans : "Un bus est parti pour le SAS Bordeaux mais il restait des places, car certaines personnes ont refusé d’y monter. Un autre est parti pour Orléans avec environ 50 personnes à l’intérieur", rapporte Paul Alauzy. Quelques personnes vulnérables, comme une femme enceinte, ont par ailleurs été orientés vers le Centre d’hébergement d’urgence (CHU) de Bonneuil-sur-Marne, en région parisienne. (...)

Mis en place en 2023, les SAS régionaux doivent permettre de désengorger le dispositif d’hébergement d’urgence en Île-de-France qui est saturé. Mais pour les associations, ce dispositif sert surtout à disperser les personnes à la rue en vue des JO de Paris : "On constate que la moitié des gens finissent par revenir, puisqu’on ne leur propose pas d’hébergement adapté par la suite. (...)

Une situation d’autant plus incompréhensible que la majorité des habitants du squat travaille, parfois même en CDI. Mais ils peinent à trouver un logement pérenne : "La préfecture propose uniquement des places d’hébergement en Île-de-France à ceux qui ont des CDI ou CDD depuis plus de 9 mois et localisés à Paris. Sauf que beaucoup ont des petits contrats de travail qui s’enchainent, des missions d’intérim ou de la formation. Ils se battent pour s’intégrer mais on ne leur donne pas le coup de pouce supplémentaire pour s’en sortir", analyse Paul Alauzy de Médecins du monde. (...)