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SOS Mediterranée
« Chaque vie perdue en mer n’est pas un échec du destin, mais un échec politique. »
#SOSMediterranee #OceanViking #sauvetages #migrants #immigration #solidarites
Article mis en ligne le 6 décembre 2025
dernière modification le 4 décembre 2025

Alors que les ONG humanitaires en Méditerranée ne cessent d’être entravées, voire attaquées, SOS MEDITERRANEE était présente au Parlement européen le 4 novembre 2025 aux côtés d’autres ONG de sauvetage, de personnes rescapées et d’expert.e.s, à l’invitation des eurodéputées Estrella Galán et Cecilia Strada. Réuni.e.s pour marquer dix années de sauvetage sur l’une des routes migratoires les plus meurtrières du monde, les intervenant.e.s ont rappelé l’urgence d’un sursaut politique, évoqué l’érosion du devoir de porter secours, les conséquences des politiques d’externalisation européennes et la réalité vécue par les personnes rescapées, avant d’appeler à restaurer un cadre respectueux des droits humains et du droit maritime.

À cette occasion, Bianca, représentante de SOS MEDITERRANEE, a déclaré :

Au cours de la dernière décennie, les organisations non gouvernementales engagées dans les opérations de recherche et de sauvetage ont sauvé plus de 175 000 vies en Méditerranée centrale. Pourtant, pour chaque vie sauvée, d’innombrables autres ont été perdues, non pas à cause de la mer elle-même, mais en raison de choix politiques qui ont transformé la Méditerranée en un immense cimetière à ciel ouvert.

Ces choix se manifestent particulièrement dans la radicalisation de la non-assistance, avec l’érosion systématique du devoir de porter secours, autrefois pierre angulaire du droit maritime international. En dix ans, les États n’ont pas seulement négligé leurs obligations en mer, ils ont mis en place une architecture politique conçue pour laisser mourir des personnes hors de tout regard. Les acteurs de la société civile, eux, ont dû faire face à une criminalisation persistante et à un harcèlement administratif constant.

Au fil des années, les ONG de recherche et de sauvetage ont été confrontées à des obstacles croissants pour débarquer rapidement les personnes secourues, les gouvernements italiens successifs retardant volontairement l’accès à des ports sûrs. Ce qui avait débuté comme des blocages ponctuels est devenu une politique systématisée, consistant à attribuer des ports lointains qui mettent en danger les survivants et réduisent la capacité des ONG à mener leurs opérations.

Les gouvernements italiens successifs ont également adopté des lois visant spécifiquement les ONG de sauvetage, dans le but de réduire leur présence en mer, les plaçant souvent en conflit direct avec le devoir de porter secours (...)