
C’est les vacances d’été, et le moment de faire le bilan d’une année marquée par une répression toujours plus forte au sein de l’Éducation Nationale et des universités. Tout le monde a condamné la censure organisée par Trump dans les écoles et les campus aux USA, mais le gouvernement Macron met en place, lui aussi, une véritable chasse aux sorcières dans les lieux d’enseignement. Tour d’horizon des affaires les plus choquantes de l’année scolaire.
Une enseignante mise à pied pour minute de silence
Fin mars 2025, dans l’Yonne, des élèves demandent à leur enseignante d’organiser une minute de silence pour les victimes des bombardements à Gaza. Le cessez-le-feu vient alors tout juste d’être brisé par l’État d’Israël, et le génocide reprend, tuant des centaines de personnes en quelques jours. L’enseignante accepte, mais uniquement pour les élèves volontaires et en-dehors du temps de classe. Une façon de se protéger en conservant son obligation de neutralité politique.
Mais c’est déjà trop pour le rectorat de Dijon : rendre hommage aux victimes civiles d’un massacre colonial, c’est sûrement une façon de soutenir le Hamas, et c’est donc antisémite. L’enseignante est mise à pied en attendant une sanction. (...)
Un débat entre élèves interdit sur une usine de bitume
À l’école, et en particulier au lycée, des débats sont régulièrement organisés pour que les élèves apprennent à faire dialoguer des idées, à creuser des arguments, à pondérer leur point de vue. On appelle ça l’esprit critique. Mais il ne faudrait quand même pas critiquer trop près de chez soi.
Dans la Loire, la direction du lycée d’Astrée a interdit un projet mené par des élèves de première sur un sujet jugé trop sensible : l’installation contestée d’une centrale à bitume sur la commune (...)
Le débat, qui devait faire appel à des intervenants extérieurs, y compris favorables au projet, n’aura finalement pas eu lieu, et l’enseignante d’histoire-géographie qui l’avait organisé s’est pris une remontrance de la part de l’inspection académique. L’esprit critique c’est bien, mais protéger les industriels c’est mieux.
Le rectorat de Grenoble, sous-traitant de la répression
Nous avions parlé au mois de mai des profs de Grenoble interpellés pour une inscription sur une bâche en plastique : « 9 mai, Paris : Retailleau ❤ les néonazis ». C’est manifestement vrai, vu le pédigrée du ministre de l’Intérieur, mais il ne faudrait quand même pas le dire trop fort. La justice n’ayant aucun élément pour les poursuivre, l’affaire a été classée sans suite par le procureur de Grenoble.
Mais le ministère de l’Éducation fait le service après-vente de l’Intérieur : les deux profs ont été signalés au rectorat et risque une sanction administrative. En réalisant leur banderole, les deux enseignants auraient « outrepassé leur devoir de réserve ». Sauf que pour les enseignants, le devoir de réserve n’existe pas : il s’agit d’un devoir de neutralité qui ne s’applique que lorsqu’ils sont en contact avec les usagers du service public, pas lorsqu’ils sont dans une manifestation syndicale.
« Blanchis mais punis quand même », les deux militants assurent qu’ils continueront la bataille contre cette répression syndicale méprisable.
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Un pistolet contre des ados (...)
Des élèves qui tentent désespérément d’alerter contre un génocide de façon non-violente mis au même niveau que des milices qui braquent des ados avec des armes à feu : la décomposition morale des gens à la tête de l’éducation est totale.
Suite à la révélation de ces images, un collectif de parents a porté plainte pour violences aggravées. La Défenseure des Droits a également été saisie par la LDH, qui pointe le recul de la démocratie dans les établissements scolaires. « Sois jeune et tais-toi » disait le slogan de Mai 68 : un adage plus que jamais d’actualité en 2025.
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