Bruno Retailleau "délivre son message central et unique qui est : les personnes étrangères, a fortiori les personnes en situation irrégulière, sont des ennemies", déplore Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade, invitée mercredi sur franceinfo.
Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade, a dénoncé mercredi 18 juin sur franceinfo "l’inspiration trumpiste" de Bruno Retailleau, alors que le ministre de l’Intérieur a annoncé le déploiement de "4 000" membres des forces de l’ordre mercredi et jeudi lors d’opérations de contrôles nationales contre l’immigration illégale dans les gares et les bus. (...)
Pointant les conséquences "graves en termes de division sociale" de la société, la représentante de la Cimade souligne "l’inspiration trumpiste du ministre de l’Intérieur autour de cette mise en scène, de cette communication sur cette opération de traques de celles et ceux qui sont désignés comme des ennemis". Elle y voit "une forme de mimétisme, une forme d’inspiration" avec le président des Etats-Unis qui a lancé un vaste programme d’arrestations et d’expulsions de migrants. "Rien de surprenant", selon elle : "Ce qui est en train de se passer dans notre pays en matière de menace et de remise en cause de l’État de droit" repose sur "des influences qui dépassent le cadre national, qui dépassent le cadre européen et qui sont aussi mis en place au niveau international et aux Etats-Unis".
"Chaque personne a des droits fondamentaux"
La secrétaire générale de la Cimade juge également qu’avec ces opérations de contrôles aux frontières, "Bruno Retailleau fait une lecture particulière de l’Etat de droit. Je pense qu’il ne sait pas ce que c’est. En tout cas, il ne veut pas savoir ce que c’est". (...)
"Cette désignation permanente de cette figure de l’ennemi, cette assimilation permanente entre personnes étrangères et personnes dangereuses, délinquantes, elle sature aujourd’hui notre société."
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"Le slogan de la Cimade : ’Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre’", cela signifie "que chaque personne a des droits fondamentaux", ajoute Fanélie Carrey-Conte. "On trouve ça extrêmement dramatique que ça ne soit plus aujourd’hui porté et reconnu par les pouvoirs publics et par le gouvernement."