Boualem Sansal, écrivain franco-algérien réputé et bardé de prix littéraires est en détention en Algérie depuis le 16 novembre 2024.

Le gouvernement algérien, déjà fortement irrité par sa liberté de ton, lui qui ne ménage pas ses critiques à son égard, ne lui pardonne pas sa déclaration au sujet de l’ouest algérien qui, selon lui, appartenait au royaume du Maroc avant la colonisation française, et ce au moment où le gouvernement français se rapproche de Mohammed VI dans l’affaire du Sahara Occidental. Pour Alger, cette simple déclaration est un crime d’État ! Boualem Sansal est otage de la politique algérienne : à travers lui, c’est la France qui est visée !

Devons-nous laisser cet homme croupir en prison sans réagir ?

Il n’a rien fait d’autre que d’user de sa liberté d’expression. On peut désaprouver ses prises de positions (qui sont d’ailleurs largement instrumentalisées et déformées par la propagande du gouvernement algérien) mais si on est inconditionnellement pour le respect des droits de l’être humain, on n’a pas le droit de laisser faire sans protester.

Comme le dit justement Yasmina Khadra, qui, comme lui est un écrivain algérien critique envers son gouvernement, « la place d’un intellectuel est autour d’une table ronde, autour d’un débat d’idées, et non en prison ». (...)