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Dans le Donbass, des mineurs de charbon ukrainiens "sur le front de l’énergie"
#guerreenUkraine #charbon
Article mis en ligne le 18 octobre 2024
dernière modification le 17 octobre 2024

A 470 mètres sous terre, Serguiï Faraonov tient de l’or noir dans sa main : du charbon extrait, malgré la guerre, d’une mine du Donbass, dans l’Est de l’Ukraine.

La roche est d’autant plus précieuse que les bombardements russes ont ravagé l’infrastructure énergétique de l’Ukraine depuis deux ans et demi. Donc chaque source d’énergie est cruciale, à l’approche de l’hiver et face aux coupures quotidiennes d’électricité.

le charbon représentait en 2022 près de 22% de son approvisionnement énergétique total, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Depuis, il n’a fait que gagner en importance à mesure que des mines furent conquises, détruites ou obligées de fermer à cause des combats.

A cela s’ajoute l’occupation russe de la principale centrale nucléaire du pays, à Zaporijjia, privant l’Ukraine du tiers de sa production électrique.

Et si Kiev ambitionne de développer un jour ses énergies renouvelables, elle doit d’abord, grâce aussi à son industrie minière, survivre au conflit.

Or la plupart des infrastructures charbonnières se trouvent dans le Donbass, le bassin minier de l’Est et priorité numéro un du président russe Vladimir Poutine, quitte à raser des villes entières et leur industrie, comme Avdiïvka, tombée en février 2024 aux mains des soldats russes.

Depuis, l’armée du Kremlin, malgré des pertes importantes, avance, bombardant villes et villages et leurs sites industriels et miniers.

Dans la mine de Serguiï Faraonov, des générateurs ont été installés pour permettre aux mineurs de remonter à la surface en cas de coupures d’électricité dues aux frappes. (...)

La mine de M. Faraonov a vu en outre environ un millier de ses travailleurs mobilisés dans l’armée ukrainienne depuis février 2022. Soixante-quinze ont péri. Une centaine d’autres ont été démobilisés, mais seule la moitié d’entre eux a repris le travail.

Et "certains reviennent sans des membres, sans un bras", explique Serguiï Faraonov.

Il assure qu’ils ne sont pas pour autant "abandonnés" et qu’on leur trouve des fonctions adaptées à leurs handicaps.

Pour faire face, la mine s’est aussi féminisée. Environ 140 femmes y travaillent désormais. (...)