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Des manipulations scientifiques comme future loi sur les OGM/NTG ?
#OGM #UE
Article mis en ligne le 24 novembre 2023

La Commission européenne propose qu’il existe à l’avenir deux catégories d’OGM/NTG. Ceux de la catégorie 1 seraient exemptés d’évaluation des risques, de traçabilité et d’étiquetage. Derrière l’affichage trompeur d’une limite de vingt modifications génétiques pour cette catégorie 1, ces OGM/NTG pourraient en fait en avoir subi un nombre infini. De plus, ce nombre de vingt ne se base sur aucun fondement scientifique. Il résulte d’un arbitrage exclusivement politique destiné à restreindre la catégorie 2, encore quelque peu encadrée.

La Commission européenne soutient que sa proposition de déréglementation, qu’elle a formulée le 5 juillet 2023, ne concerne pas tous les OGM mais uniquement « les plantes produites par mutagénèse ciblée et par cisgénèse » [1]. La Copa-Cogeca commente publiquement cette proposition en saluant « le fait que la proposition de la Commission envisage des exemptions à la législation européenne sur les OGM pour certaines NBT spécifiques et pour les végétaux NTG de catégorie 1 ainsi que les produits qui en sont dérivés » [2]. Cette rhétorique se veut rassurante en laissant croire que la fin de l’évaluation des risques, de la traçabilité ou encore de l’étiquetage proposée ne concernerait pas toutes les plantes GM. Mais ce n’est pas ce que disent les propositions de règlement actuellement en discussion dans les instances européennes.

20 modifications génétiques = 400 modifications génétiques ! (...)

Telle que rédigée, la proposition de la Commission induit que le nombre de modifications génétiques autorisées pour être en catégorie 1 s’applique à la plante entière, et donc à son génome entier. Mais quand on parle de génome, on parle d’une molécule d’ADN qui se compose de différentes séquences génétiques. Ces séquences peuvent être présentes en une seule copie, comme chez les micro-organismes par exemple. On parle alors de génome haploïde. Elles peuvent être présentes en deux copies, comme chez l’être humain par exemple. On parle alors de génome diploïde. Elles peuvent également être présentes en six copies, comme chez le blé. On parle alors de génome hexaploïde.

Quand la Copa-Cogeca et l’Espagne proposent que le nombre de modifications génétiques autorisées en catégorie 1 soit basée « sur le génome haploïde », elles proposent tout simplement que ce nombre puisse être mathématiquement multiplié par le nombre de copie de génome présent. (...)