
Selon des ONG, 128 cas de désinformation climatique ont été recensés dans plusieurs médias depuis le début de l’année
Les premiers chiffres de cette étude sont publiés par trois ONG, rapporte France Inter. Il s’agit de cas de désinformation qui "viennent contredire des faits établis par le consensus scientifique international", précise Eva Morel de Quotaclimat.
Cent vingt-huit cas de désinformation climatique ont été recensés dans plusieurs médias depuis le début de l’année, révèle jeudi 10 (Nouvelle fenêtre)avril un collectif de trois ONG(Nouvelle fenêtre) aidé par un outil d’intelligence artificielle capable de les quantifier en les détectant automatiquement.
Ces premiers résultats, consultés par France Inter(Nouvelle fenêtre), sont publiés par Quotaclimat, Science Feedback et Data For good. Ils sont issus d’une surveillance de dix chaînes de télévision et de huit antennes radio nationales sur les trois premiers mois de l’année. (...)
Cela concerne "quasiment tous les médias français"
Tous les médias sont touchés, selon les résultats des ONG. (...)
Eva Morel souligne que "Sud Radio concentre 40 cas" de désinformation, "ce qui est très important". Selon les résultats des ONG, en deuxième position, on retrouve CNews avec 26 cas recensés puis LCI (11 cas), RMC (11), BFMTV (10), Europe 1 (10), franceinfo TV (9), France 2 (4), franceinfo radio (2), France Inter (2), Arte (1), France Culture (1) et RTL (1).
Les médias non présents, et qui étaient surveillés, "n’ont pas eu d’occurrence relevée de désinformation climatique sur la période concernée", précise la note. Il s’agit de TF1, France 3 Ile-de-France, M6, France 24 et RFI. (...)
Le sujet de l’énergie "largement en tête"
"Contrairement aux idées reçues cantonnant la désinformation aux réseaux sociaux, les médias traditionnels sont désormais fortement exposés à la désinformation climatique", peut-on lire dans la note publiée par les ONG. Un risque jugé "important" par les ONG notamment parce que "les programmes d’information dans les médias traditionnels ont encore la confiance des téléspectateurs et auditeurs, risquant de normaliser les narratifs fallacieux, troublant la frontière entre faits et opinion, et mettant à risque notre socle démocratique".
Les résultats montrent également que "la prévalence de la désinformation climatique est notable à proximité des grands moments politiques et géopolitiques, indiquant une forte perméabilité du débat public à des vagues de désinformation sur des moments démocratiques d’importance". (...)
Face à cela, "un sursaut s’impose" à la fois de la part des médias concernés mais aussi de la part de l’Autorité de régulation indépendante (Arcom), estiment les ONG.
À noter que ces travaux sont menés conjointement dans le cadre de la démarche internationale de détection automatisée de la désinformation climatique "Climate Safeguards" et l’analyse de la désinformation climatique par l’Observatoire des Médias sur l’Écologie