
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Actuelles revient sur la notion de consentement, qui s’est invitée dans les débats publics avec l’affaire de Mazan. Certains des violeurs de Gisèle Pelicot ont avancé des explications surprenantes, affirmant qu’ils la pensaient consentante… parce que son mari l’avait dit. Des déclarations choquantes qui ont fait s’interroger la société française. Les milieux féministes réfléchissent à la nécessité d’intégrer cette notion dans la définition du viol dans le code pénal, et à la formation des professionnels•les en lien avec les victimes. Ils posent aussi la question de la sensibilisation des enfants à la notion de consentement.
Intégrer la notion de consentement à la définition du viol : bonne ou fausse bonne idée ? Dans les milieux féministes, la question divise. D’un côté, il y a celles qui sont favorables à cette inscription dans le code pénal, qui définit aujourd’hui ce crime comme une pénétration par "violence, surprise, contrainte ou menace", et dans laquelle certaines victimes de Violences sexistes et sexuelles ne se reconnaissent pas.
Pour l’avocate Elodie Tuaillon-Hibon, spécialiste des questions de genre, de discrimination et de violences, c’est le cas par exemple des victimes de viol conjugal qui pensent que le "devoir conjugal" est une obligation à laquelle elles doivent se soumettre et ne se reconnaissent pas dans la description légale de ce crime. Pour d’autres associations féministes comme la Fondation des femmes, représentée par Louise-Anne Baudrier sur le plateau, c’est une fausse bonne idée qui peut au contraire se retourner contre les victimes. Elles risqueraient de se retrouver malmenées par l’institution judiciaire, sommée de prouver qu’elles n’ont pas donné leur consentement. (...)
abouti à leur condamnation pour "abus sexuels" (un délit) et non pour viol (un crime). En cause, la victime ne se débattait pas, n’était pas victime de violences, ne disait pas non. La polémique avait été immense outre-Pyrénées et avait fait prendre conscience aux autorités d’un énorme trou dans la raquette. L’effet de sidération n’avait pas été pris en compte dans cette décision. Un mécanisme psychologique étudié, qui s’impose aux victimes. Celles qui se retrouvent dans cet état se laissent faire par impossibilité de réagir ou par peur de faire l’objet de violences supplémentaires, voire d’être tuées. (...)
En tout état de cause, l’affaire Pelicot qui a scandalisé dans le monde entier et, avant cela, les révélations de centaines de femmes dont la parole s’est libérée lors de la vague #MeToo depuis 2017 fait s’interroger certains hommes sur leur sexualité. (...)