Un recours va être déposé ce lundi 27 octobre 2025 devant le tribunal administratif de Nantes par deux associations de la Sarthe. Elles veulent obliger l’État à agir dans le dossier de l’eau du robinet contaminée par le CVM, un gaz classé "cancérogène certain" libéré par les canalisations en PVC.
Deux associations de la Sarthe lancent un recours contre l’État. Le Comité Citoyen, basé à Pruillé-l’Éguillé, et France Nature Environnement Sarthe vont déposer ce lundi 27 octobre 2025 un recours devant le tribunal administratif de Nantes. Cela fait des années qu’elles tentent d’alerter sur l’eau du robinet qui est contaminée par le CVM, le chlorure de vinyle monomère, un gaz classé "cancérogène certain" qui est libéré par les canalisations en PVC, posées en France entre les années 60 et 80.
Une première en France
En quoi ce recours peut-il changer les choses ? Selon Gabrièle Gien, avocate des deux associations sarthoises, cette première en France a "pour objectif de demander au juge d’enjoindre à l’État de prendre une réglementation adaptée, c’est-à-dire une réglementation qui va permettre d’identifier avec beaucoup plus de certitude les tronçons qui sont concernés par le CVM, une réglementation qui va permettre de renforcer les liens entre l’Agence régionale de santé et les distributeurs d’eau, et une réglementation qui va permettre d’informer véritablement la population, à la fois sur les risques, mais également sur les bonnes mesures à prendre ".
D’importants travaux
Cette procédure peut également permettre d’obliger l’État à aider financièrement les collectivités locales afin de réaliser les travaux, colossaux, pour remplacer les canalisations. (...)
Des recours qui vont se multiplier
En janvier dernier, un recours a été déposé à Orléans, pour des familles qui buvaient de l’eau contaminée au CVM. "Je pense que ce type de procédures est malheureusement appelé à se multiplier, puisque selon les dernières estimations, il y a plusieurs centaines de milliers de kilomètres de canalisation qui sont concernés par cette contamination au CVM en France, dans beaucoup de départements, notamment les départements les plus ruraux, avec des villages situés souvent en bout de réseau, là où l’eau passe moins et où le gaz se développe plus. Je rappelle que le CVM est particulièrement connu pour favoriser le développement de cancers du foie", souligne l’avocate.