
L’hebdomadaire « satirique » vient de publier un portrait à charge dégoulinant de fiel de l’eurodéputée franco-palestinienne née dans un camp de réfugiés, l’accusant notamment de toujours se présenter comme « fille de réfugiés ».
Dans le dernier numéro du Canard, paru le 16 octobre 2024 - et dans le moment, donc, où l’armée israélienne perpètre à Gaza et au Liban les immenses massacres que l’on sait -, c’est l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan (La France insoumise), présentée comme une ridicule « pasionaria de la cause palestinienne », qui fait les frais d’un tel brocard
On ne fera pas ici le relevé de toutes les vilenies qui ponctuent cette diatribe - dont le titre lui-même, « Gazaouie mais non », qui semble littéralement vouloir nier jusqu’à l’identité palestinienne de l’eurodéputée, est déjà un crachat, et dont l’autrice, qui excelle donc dans l’insinuation fielleuse, écrit notamment que Rima Hassan est « fort occupée à terroriser (2) ses opposants ».
Mais l’une de ces bassesses retient particulièrement l’attention, quand cette journaliste écrit, dans une syntaxe un peu approximative, que l’élue insoumise, née en Syrie dans un camp de réfugiés palestiniens où elle a ensuite passé les premières années de sa vie, « n’omet jamais de se présenter comme “fille de réfugiés“ - au même titre que les nombreux descendants, en France, des pieds-noirs, des boat people, des harkis, des Rwandais, des républicains espagnols, des juifs d’Europe de l’Est ».
Ironie méprisante (...)
non : l’eurodéputée insoumise n’est pas fille de réfugiés « au même titre » que « les descendants des pieds-noirs ». Plus précisément : les Palestiniens qui ont été chassés de leur terre en 1948 ne sont pas les mêmes réfugiés que les pieds-noirs qui ont dû quitter l’Algérie en 1962. Plus précisément : les Palestiniens ont été poussés à l’exil par une colonisation - qui est toujours en cours sept décennies plus tard -, quand les pieds-noirs l’ont été par une décolonisation.
Cela fait une très considérable différence, que Le Canard occulte sciemment (...)