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Mediapart
En Ukraine, Zelensky refuse de « jouer » avec les courtes trêves proposées par la Russie
#guerreenUkraine
Article mis en ligne le 4 mai 2025

Le président ukrainien estime la trêve proposée par son homologue russe pour les commémorations de la Seconde Guerre mondiale à Moscou, du 8 au 10 mai, trop courte pour des pourparlers sérieux. Il affirme aussi ne pas pouvoir garantir la sécurité des dirigeants présents.

Volodymyr Zelensky dit refuser de « jouer » avec ces courtes trêves, dont l’une prévue lors des commémorations de la Seconde Guerre mondiale à Moscou, y voyant des délais trop courts pour des pourparlers sérieux. Il avait déjà dénoncé quelques jour plus tôt une « nouvelle tentative de manipulation ». (...)

Le Kremlin, pour sa part, a assuré que ce cessez-le-feu permettrait de « tester » la disposition de Kyiv à la paix. Vladimir Poutine avait déjà décrété un court cessez-le-feu lors du week-end de Pâques en avril, qui avait conduit à une baisse des combats sans être totalement respecté par les deux camps. (...)

« C’est impossible de s’entendre sur quelque chose en trois, cinq ou sept jours. Soyons honnêtes. C’est une performance théâtrale de sa part. En deux ou trois jours, il est impossible de trouver un plan pour établir les prochaines étapes pour terminer la guerre. Cela ne semble pas sérieux », a lancé M. Zelensky. Il n’a toutefois pas dit clairement que Kyiv rejetait cette trêve de trois jours proposée par Moscou à l’occasion des célébrations des 80 ans de la victoire contre l’Allemagne nazie.

Des discussions séparées entre Moscou et Kyiv, menées par Washington, se prolongent depuis plus de deux mois et peinent, pour l’heure, à aboutir à des résultats pour trouver une issue au conflit déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Kyiv demande « un cessez-le-feu total et inconditionnel » comme prérequis à toute négociation avec la Russie, qui, elle, répète être prête à négocier avec l’Ukraine, mais se montre en revanche réticente sur une trêve prolongée. Car Moscou, dont l’armée a actuellement l’avantage sur le front, dit craindre qu’un cessez-le-feu ne permette à Kyiv de reprendre des forces, avec le soutien militaire de ses alliés.
Parade à Moscou

Cette année, les dirigeants d’une vingtaine de pays doivent se tenir aux côtés de Vladimir Poutine le 9 mai, dont les présidents chinois Xi Jinping et brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, ainsi que ceux d’alliés traditionnels de Moscou tels que le Kazakhstan, le Bélarus, Cuba ou encore le Venezuela.

Volodymyr Zelensky a indiqué que Kyiv ne pourrait garantir « la sécurité » des dirigeants présents. « On ne sait pas ce que la Russie fera à cette date. Elle pourrait prendre différentes mesures, comme des incendies, des explosions, et ensuite nous accuser », a avancé le président ukrainien. (...

En Ukraine, l’annonce par Vladimir Poutine de cette trêve a été perçue par des observateurs comme un moyen d’empêcher des frappes ukrainiennes pouvant perturber les cérémonies. Kyiv frappe régulièrement des cibles en Russie avec ses drones longue portée, qui ont également touché Moscou à plusieurs reprises, en réponse aux bombardements russes qui ravagent son territoire depuis plus de trois ans.
Nouvelles frappes nocturnes

La Maison-Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu « permanent » en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire telle que celle annoncée par Moscou. Volodymyr Zelensky a, lui, estimé vendredi soir que sa rencontre avec le président américain au Vatican, le 26 avril, avait permis à ce dernier de voir « un peu différemment » le conflit.

Après cette entrevue, Kyiv et Washington ont signé mercredi, après des semaines de pressions et tractations, un accord qui prévoit de donner aux entreprises américaines un accès à l’extraction de minerais, de pétrole et de gaz en Ukraine et de créer un fonds d’investissement entre les deux pays.

Ses conditions sont bien plus favorables pour Kyiv que celles de précédentes moutures.) (...)

Le texte n’offre toutefois aucune garantie précise de sécurité à Kyiv par Washington, qui cherche à réduire son aide militaire à l’Ukraine.

Parallèlement, des attaques aériennes entre les deux camps se sont à nouveau produites dans la nuit de vendredi à samedi. Des drones russes ont blessé 51 civils à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine dans le Nord-Est, selon le parquet régional. (...)