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Entre la France et l’Espagne, une frontière poreuse que l’État veut davantage surveiller
#frontieres #Espagne #France
Article mis en ligne le 18 avril 2025
dernière modification le 15 avril 2025

Il est 23 heures lorsque six hommes descendent du bus à Irùn, au pays basque espagnol. Tous originaires du Mali et du Sénégal, ils sont partis de Madrid pour rejoindre la ville frontalière. Parmi eux, Amadou, un jeune malien de 18 ans. Écouteurs pendus aux oreilles, il referme soigneusement son manteau rouge, le même que portent les autres migrants, donné par la Croix-Rouge lors de son arrivée aux Canaries.

Sur la place de la gare d’Irùn, la même scène se répète presque tous les soirs. Ce mercredi, plus d’une dizaine d’exilés sont arrivés par les bus venant de Galice ou Madrid. Et quotidiennement, des bénévoles sont présents pour les accueillir et les accompagner à la Croix-Rouge où ils pourront passer la nuit. "C’est un refuge pour trois jours maximum, après vous devez laisser votre place", leur explique Oihana, une bénévole de l’association basque Irungo Harrera Sarea.

Pas d’inquiétudes pour les jeunes hommes car aucun ne compte rester aussi longtemps ici. "Je vais partir le plus vite possible dès demain", assure Amadou qui veut rejoindre son frère à Lyon. Comme des milliers de migrants chaque année, leur objectif est de franchir la frontière avec la France, à quelques kilomètres de là. (...)

Depuis le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de la France, les contrôles sont monnaie courante. Et une peur pour les exilés. Devant la mairie d’Irùn, Elhadji, un Sénégalais de 22 ans arrivé à Las Palmas par bateau il y a quelques semaines, s’apprête à passer la frontière. Inquiet, il écoute les conseils donnés par l’association qui tient un stand d’informations tous les matins : "Ça me fait peur un peu. On est arrivé en Europe, mais c’est loin d’être terminé", réalise-t-il en pensant aux quelques mètres qui séparent les deux pays.

"Si la police vous arrête, surtout, ne fuyez pas", leur explique Iniaki, un bénévole, "ils vous ramèneront en Espagne mais ne vous feront pas de mal". (...)