Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Libération
« Entre les couteaux et les animaux » : des activistes bloquent six abattoirs en France et aux Pays-Bas, une première
#abattoirs #animaux #antispecistes #LiberationAnimale
Article mis en ligne le 8 juillet 2025
dernière modification le 7 juillet 2025

Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 juillet, des militants animalistes ont investi quatre abattoirs de veaux aux Pays-Bas et deux en France : en Ille-et-Vilaine et en Dordogne. Ils appartiennent au groupe néerlandais VanDrie.

(...) Ces abattoirs appartiennent tous au groupe néerlandais VanDrie, leader mondial de l’exploitation industrielle des veaux. Selon nos sources, ce groupe en fait abattre 1,8 million par an. » Dans un communiqué daté du 7 juillet, 269 Libération animale explique vouloir infliger des pertes économiques au groupe VanDrie, qui « déclarait en 2023 un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros ». Or « chaque heure de blocage affecte lourdement ses bénéfices ». (...)

Lire aussi :

 (Reporterre)
« Nous devons montrer où les animaux meurent » : six abattoirs bloqués par des antispécistes

Six abattoirs du groupe néerlandais VanDrie ont été bloqués par une action européenne coordonnée d’activistes antispécistes. Une offensive contre « les responsables et décisionnaires » de « l’exploitation animale »

Il n’est pas encore 1 heure du matin quand 27 activistes du collectif 269 Libération animale enjambent le portail de l’abattoir Sobeval [1], à Boulazac (Dordogne), dans la nuit du 6 au 7 juillet. La petite équipe traverse le site, cherche une entrée, parvient à rejoindre la zone d’abattage et s’enchaîne au matériel. En quelques minutes à peine, l’activité du site se retrouve bloquée.

Ici, mais pas que : au même moment, d’autres activistes se déployaient et bloquaient également l’abattoir Tendriade à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) et quatre autres aux Pays-Bas. Tous appartiennent au groupe néerlandais VanDrie, leader mondial dans le secteur de la viande de veau. (...)

« L’idée de ce blocage, c’était de bloquer l’intégralité des abattoirs d’un même groupe d’exploitation animale, pour lui infliger un sérieux dommage économique, le paralyser complètement », explique Tiphaine Lagarde, cofondatrice et porte-parole de l’organisation (...)

Le groupe VanDrie ciblé par les activistes est à la tête de 29 entreprises. Il est implanté aux Pays-Bas, en France, en Belgique, en Allemagne et en Italie. Il produit de la viande de veau et de bœuf, mais aussi des peaux de veaux, des aliments pour animaux et des matières premières laitières.

À lui seul, il répond à 28 % du marché européen et son chiffre d’affaires annuel s’élève à plus de 3 milliards d’euros. « Nous sommes pragmatiques et terre-à-terre et assumons la responsabilité de notre impact sur les personnes, les animaux et le climat », peut-on lire sur le site de VanDrie (...)

En Dordogne, les activistes — originaires principalement d’Italie, d’Espagne et d’Allemagne — bloquaient toujours l’abattoir Sobeval le 7 juillet à 8 heures du matin. Attachés aux tonneaux d’abattage et aux tapis roulants, ils n’avaient toujours pas été délogés par les policiers. Même chose à Châteaubourg. Aux Pays-Bas, l’abattoir Ameco n’a été bloqué que deux heures. Les autres (Esa, T. Boer & zn, Ekro) sont toujours hors-service. En tout, une centaine de militantes et militants se sont mobilisés. (...)

« Nous devons montrer où les animaux meurent », dit aussi une activiste espagnole, depuis la salle d’abattage aux murs blancs carrelés de l’abattoir Sobeval. Autour d’elle plane une odeur de mort qui rappelle que des veaux sont abattus quotidiennement là où elle s’est attachée. (...)

Un combat international

Si les activistes ont choisi de participer à ce mode d’action, c’est aussi pour « être plus efficace ». « Les manifestations informent les citoyens, le public lambda, mais ça ne fait pas peur aux grands groupes industriels, aux éleveurs ou aux directeurs d’abattoirs, estime Dona, militante pour 269 Libération animale depuis cinq ans, qui participe aussi à un des blocages aux Pays-Bas. Là, en s’attaquant à eux, on leur montre qu’on est là, on leur fait perdre de l’argent. Le message est d’autant plus fort. »

« Des actions de cette ampleur européenne n’ont jamais été faites, on passe à un niveau supérieur », se réjouit Laura. « C’est important de montrer que l’exploitation animale ne concerne pas qu’un seul pays. La force de cette action est de montrer de manière très concrète que c’est un combat international », dit Tiphaine Lagarde. (...)

« Il faut assumer une nécessaire conflictualité avec l’ordre établi », affirme 269 Libération animale dans son communiqué, rappelant que le collectif ne lutte pas seulement contre la cruauté de certains employés d’abattoirs ou contre les défaillances des services vétérinaires, mais bien contre le principe même d’élevage et d’abattoirs industriels, un « système normalisé qui exploite des milliards d’êtres sensibles et nous impose un modèle de société ainsi qu’un certain rapport aux animaux. »

L’organisation fait ainsi le lien avec la lutte écologiste. « Ces industries [d’exploitation animale] broient des vies et tout ce qu’il y a sur leur passage. En Bretagne, les déjections des animaux entassés dans des hangars d’élevages industriels se retrouvent à polluer les champs, les terres jusqu’aux côtes, ce qui provoque le phénomène des algues vertes », dénonce Dona. (...)

« Le lien entre l’exploitation animale dans sa forme capitaliste et la destruction de nos écosystèmes n’est plus à démontrer, et pourtant je suis toujours surprise de voir combien la question animale demeure controversée et peu pensée dans l’écologie politique contemporaine, dit Tiphaine Lagarde. C’est un terrible échec selon moi. » (...)