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Espagne : les Canaries de nouveau dans l’obligation de prendre en charge les mineurs
#Espagne #Canaries #migrants #immigration #mineurs
Article mis en ligne le 29 septembre 2024
dernière modification le 28 septembre 2024

Depuis le 2 septembre, les migrants de moins de 18 ans étaient passé sous la responsabilité de l’État espagnol après décision du chef du gouvernement canarien - qui refusait de les prendre en charge à cause de la saturation des centres d’accueil de l’archipel. La mesure a finalement été suspendue, jeudi, par le tribunal de Tenerife.

Jeudi 26 septembre, le tribunal de justice de l’archipel a suspendu l’accord pris le 2 septembre, qui autorisait les Canaries - et les ONG sur place - à refuser la prise en charge des jeunes exilés.

Début septembre, à la suite d’une nouvelle arrivée de migrants sur l’île d’El Hierro, une association avait refusé de prendre en charge des mineurs, en raison de la surcharge de ses structures. Le président du gouvernement des Canaries, Fernando Clavijo, avait donc tranché : les autorités de la région autonome ne gèreraient plus, seule, l’arrivée des migrants mineurs, et ceux-ci passaient sous la responsabilité de l’État espagnol. Un arrêt désormais caduque. (...)

Pour le tribunal de Tenerife, la décision de Fernando Clavijo "compromettait les intérêts de ce groupe particulièrement vulnérable [les mineurs]".

Mardi, le Conseil des ministres avait également décidé de contester cet accord devant la Cour constitutionnelle, estimant qu’il attribuait à l’État des pouvoirs qui ne lui sont pas conférés – à savoir le premier accueil de mineurs - et qu’il violait les droits des enfants et des adolescents. (...)

Le 9 juillet, l’antenne espagnole de l’Unicef avait tiré la sonnette d’alarme : dans l’archipel, "les droits [des enfants] ne sont pas respectés en raison de la saturation absolue du système de protection". Le lendemain, le transfert sur la péninsule de 400 jeunes avait été décidé, y compris dans des régions dirigées par la droite espagnole, le Parti populaire (PP), qui jusqu’ici rechignait à accueillir ces mineurs.

Une mesure prise à la va-vite que le gouvernement aimerait inscrire dans le marbre. (...)

Mais les tensions entre la coalition de centre gauche au pouvoir (PSOE) et les partis conservateurs rendent sa mise en œuvre complexe. "Si la droite dans son ensemble est favorable à la répartition, qu’elle considère comme un devoir de solidarité, il ne faut pas oublier que certains présidents de région du PP ont été élus avec le soutien de Vox, d’extrême-droite, vent debout contre la réforme", avait expliqué cet été à InfoMigrants Benoît Pellistrandi, historien spécialiste de l’Espagne contemporaine. "Cette compétition au sein des droites peut entraver le compromis". Et compliquer le quotidien de milliers de migrants tout juste arrivés.Mais les tensions entre la coalition de centre gauche au pouvoir (PSOE) et les partis conservateurs rendent sa mise en œuvre complexe. "Si la droite dans son ensemble est favorable à la répartition, qu’elle considère comme un devoir de solidarité, il ne faut pas oublier que certains présidents de région du PP ont été élus avec le soutien de Vox, d’extrême-droite, vent debout contre la réforme", avait expliqué cet été à InfoMigrants Benoît Pellistrandi, historien spécialiste de l’Espagne contemporaine. "Cette compétition au sein des droites peut entraver le compromis". Et compliquer le quotidien de milliers de migrants tout juste arrivés.