
Après les frappes israéliennes en Iran, la conférence à l’ONU sur l’État palestinien qui devait se tenir la semaine prochaine va être reportée, a annoncé Emmanuel Macron vendredi soir lors d’une conférence de presse.
Ni condamnation ni soutien explicite : Emmanuel Macron a défendu vendredi 13 juin "le droit d’Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l’Iran, qui l’ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l’ONU sur l’État palestinien. (...)
Cette "marche vers l’arme nucléaire par l’Iran menace la région, l’Europe et plus généralement la stabilité collective" : "nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l’Iran posséderait la bombe atomique, car c’est une menace existentielle", a-t-il martelé. Il a même attribué à Téhéran "une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région".
Dès lors, le chef de l’État, qui s’est montré très virulent ces derniers mois contre la guerre que continue de mener le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à Gaza, ainsi que le blocus humanitaire de l’enclave palestinienne assiégé, s’est abstenu de condamner ses frappes en Iran.
"Nous ne partageons pas cette approche et la nécessité d’une opération militaire. Néanmoins, quand on regarde les résultats de ces frappes, elles ont permis de réduire des capacités d’enrichissement" d’uranium, "elles ont permis de réduire des capacités balistiques, et elles ont donc des effets qui vont dans le sens recherché", a-t-il fait valoir. (...)
Emmanuel Macron, qui s’est entretenu toute la journée avec le président américain, le Premier ministre israélien, les principaux dirigeants du Golfe, de l’Égypte et de Jordanie ainsi qu’européens, a exhorté à la "désescalade".
Il a toutefois affirmé que la France participerait "aux opérations de protection et de défense" d’Israël en cas de "représailles" iraniennes, si elle est "en situation de le faire". (...)
Un report pour "raisons logistiques"
Lors de sa conférence de presse, le président français a par ailleurs annoncé le report de la conférence internationale prévue la semaine prochaine au siège de l’ONU, à New York, pour relancer la solution à deux États, israélien et palestinien, qu’il devait coprésider avec l’Arabie saoudite (...)
Emmanuel Macron, qui devait y intervenir mercredi, avait envisagé dès avril d’y reconnaître un État palestinien, même s’il avait depuis émis plusieurs conditions qui sonnaient parfois comme une volonté de temporiser sur ce pas diplomatique retentissant de la part de la France. (...)
le président français a martelé sa "détermination à reconnaître l’État de Palestine", et ce "quelles que soient les circonstances".
"Un État palestinien démilitarisé, reconnaissant l’existence et la sécurité d’Israël, qui doit recevoir le soutien d’une mission internationale de stabilisation", est "le préalable indispensable à l’intégration régionale d’Israël", a-t-il théorisé, jugeant que la conférence engendrera "une dynamique inarrêtable".