
Pour participer à la construction d’un centre de rétention administrative, il faut soit adhérer à la politique xénophobe de l’État, soit ne pas faire le lien entre les deux…
Il est de plus en plus clair, notamment depuis les rafles du 18-19 juin dernier*, que si nos ministres de l’intérieur commandent de nouveaux CRA* c’est pour enfermer et expulser davantage. En réaction, les PAF – Poulet.tes Anti-Frontières- se sont chargé.es de rappeler à des entreprises impliquées dans le chantier de Mérignac que c’est sur la violence institutionnelle envers les personnes en situation irrégulière qu’elles font leur affaire.
Nous espérons donc que les salarié.es des bureaux d’études technique CETAB sont revenu.es sur leur éthique professionnelle à la lecture des tags laissés sur les murs de leur lieu de travail, et que l’idée d’enfermer des personnes leur est parue moins agréable en galérant à ouvrir les portes et portails fixés à la colle expansive.
(...) Si être honnête, selon Bruno Retailleau, c’est être blanc.hes et accepter le racisme des institutions, alors nous préférons être du côté des malhonnêtes, et menacer qui prend part à l’ordre fascisant qui s’impose. Les vies des étranger.es tentant de s’installer sur le sol européen sont méprisées depuis plusieurs décennies déjà, avec des frontières devenues forteresses et des procédures juridico-administratives rendues arbitraires. Mais elles sont d’autant plus menacées que le discours politico-médiatique alimente une haine qui se traduit désormais en agressions et en crimes, avec dernièrement les assassinats d’Hichem Miraoui, d’Aboubakar Cissé, ou encore celui de Djamel Bendjaballah l’été dernier. Et dans un même temps, nos politiques évincent des groupes faisant vivre un discours anti-fasciste et écartent les associations de soutien juridique des centres de rétention. Si le travail de certaines est discutable, d’autres sont présentes pour tenter de garantir aux détenu.es un accès effectif à leurs droits, et pour témoigner des violations de ceux-ci.
Aux États-Unis, l’organisation collective incluant communautés et personnes en soutien a permis de mettre en difficulté les expulsions massives commanditées par Trump. En France, les expulsions sont tout aussi expéditives et les centres de rétention en sont le sas. Nous pouvons lutter contre la normalisation de ces pratiques inhumaines, et les entreprises ont le choix d’être complices ou non. (...)