
Surpopulation, vétusté des bâtiments, manque d’aération… Un rapport inédit de l’association Notre affaire à tous révèle la mauvaise adaptation de l’ensemble des prisons françaises aux effets du réchauffement. Un tiers est exposé aux tempêtes, un quart est à risque d’inondation.
C’est une double peine. Les détenus figurent « parmi les populations les plus vulnérables » aux risques climatiques en France, révèle un rapport de l’association Notre affaire à tous publié jeudi 11 juillet. « Imaginez quatre détenus dans une cellule faite pour une personne, sous 40 degrés, c’est invivable », alerte sa principale autrice, Chloé Lailler. Elle dénonce des infrastructures pénitentiaires « absolument pas adaptées » au changement climatique, qui mettent en danger la santé et la sécurité des détenus.
D’après le document, près d’un tiers des prisons est exposé aux tempêtes et cyclones. Et plus d’un quart à un risque d’inondation. Mais la canicule constitue la menace la plus fréquente : il concerne l’ensemble des 188 établissements pénitentiaires français. Le contexte carcéral est un facteur aggravant. « La vétusté des bâtiments », « le manque d’aération des cellules » ou « la difficulté d’accès aux douches » renforcent la dangerosité des vagues de chaleur. « Certains détenus ne peuvent en prendre que trois par semaine », souligne Chloé Lailler. Une réalité qui va à l’encontre des recommandations du ministère de la Santé pour faire face aux canicules.
La surpopulation, frein à l’adaptation
Les prisons les plus touchées sont situées dans le sud de la France. Risques de feux de forêts, de températures élevées, de pollution des sols… (...)
la France a déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour conditions de détention indignes.
Comme pistes de solutions, le rapport cite la rénovation thermique des bâtiments, la végétalisation des cours de promenade trop souvent bétonnées et la sensibilisation du personnel pénitentiaire aux impacts sanitaires des canicules. L’association Notre affaire à tous appelle aussi les pouvoirs publics à prioriser la fermeture et l’aménagement des prisons identifiées comme les plus vulnérables. Une adaptation « essentielle et urgente », selon Chloé Lailler, qui rappelle que la surexposition des détenus aux risques climatiques constitue un obstacle crucial à leurs chances de réinsertion à la sortie.