
Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a fait savoir au journal La Repubblica que cinq nouveaux CPR, des centres de rétention pour migrants en attente de leur expulsion, seront prochainement inaugurés. Éléments centraux de la politique migratoire italienne, ces structures sont pourtant régulièrement sous le feu des critiques.
(...) Appelés CPR, équivalent des CRA français, ces structures hébergent les migrants en attente de leur expulsion.
La construction d’un autre centre de rétention spécifique aux migrants originaires de "pays sûrs" a également été annoncé. Parmi ces pays figurent la Tunisie, le Nigeria, l’Algérie, le Sénégal, le Maroc, la Côte d’Ivoire ou encore la Gambie.
D’après le ministre toujours, deux CPR pourront être ouverts "dès le printemps prochain". Le CPR de Turin est également "proche de la réouverture", a-t-il ajouté. Ce centre était fermé depuis mars 2023, à la suite de manifestations des retenus.
"Avec la Première ministre Giorgia Meloni, nous avons donné une indication claire aux préfectures de police et aux préfectures : les migrants irréguliers ayant un casier judiciaire et qui sont dangereux pour la sécurité des citoyens doivent être rapatriés", a insisté Matteo Piantedosi lors de l’entretien. "Ce choix, que nous nous sommes donné comme véritable objectif prioritaire, porte ses fruits : nous sommes déjà à 35 % d’expulsions en plus par rapport à la même période l’an dernier". "Nous espérons faire encore plus et mieux. Ce sont des gens dangereux". (...)
En mai 2023 déjà, le décret Cutro - du nom d’une ville de Calabre où des dizaines de migrants avaient perdu la vie en février 2023 dans un naufrage - avait prévu la construction 10 nouveaux CPR, afin que chaque région du pays en possède un. Le texte a également permis d’allonger la durée de rétention pour une durée maximale de 18 mois, contre 135 jours auparavant (environ 4 mois).
À l’heure actuelle, neuf CPR sont actuellement opérationnels, à Milan, Rome, ou encore Brindisi et Bari, pour une capacité totale de 1 500 places, d’après le ministère de l’Intérieur. (...)
Détention "abusive"
Figures centrales de la politique migratoire italienne depuis quelques années, les CPR sont pourtant régulièrement pointés du doigt par les ONG et l’opposition. En juillet 2024, Amnesty International s’alarmait de la détention "abusive" des migrants, notamment tunisiens.
D’après l’ONG, ces exilés sont victimes de "détentions automatiques" dans les CPR, et n’ont pas accès aux procédures d’asile. (...)