
Après avoir passé quatre mois dans le parc de Belleville, dans le nord de Paris, plusieurs centaines de jeunes migrants – qui se déclarent mineurs – ont été pris en charge jeudi matin, à l’aube, pour être mis à abri en Ile-de-France. Un soulagement pour ces jeunes étrangers qui ne supportaient plus l’errance dans la capitale et la vie dans ce square sans eau, sans électricité et sans sanitaires.
Après avoir passé quatre mois dans le parc de Belleville, dans le nord de Paris, plusieurs centaines de jeunes migrants – qui se déclarent mineurs – ont été pris en charge jeudi matin, à l’aube, pour être mis à abri en Ile-de-France. Un soulagement pour ces jeunes étrangers qui ne supportaient plus l’errance dans la capitale et la vie dans ce square sans eau, sans électricité et sans sanitaires. (...)
Ce matin-là, entre 300 et 500 jeunes, selon les chiffres des associations, attendent, impatients, de monter dans les bus affrétés par la région Île-de-France pour "quitter le froid". Personne ne veut affronter une nuit de plus dans les buissons du parc et dans la fraîcheur de la nuit, sans matelas et sans tentes parfois. Tous voient cette "mise à l’abri" comme une bénédiction, après des mois de galères à la rue.
Ces jeunes considérés comme des majeurs, leur minorité n’ayant pas été reconnue, n’ont le droit à aucune assistance de l’État. En attendant leur recours auprès d’un juge, ils ne sont pas pris en charge par les autorités et trainent donc sur les trottoirs de la capitale. (...)
les associations guettent. "On espère que tout le monde sera pris en charge, on sera vigilants", déclare Yann Manzi, membre et fondateur d’Utopia 56, l’oreille vissé à son portable pour suivre les trajets de chaque bus qui démarre.
Une situation "qui a trop duré"
Les jeunes devraient être accueillis dans des CAES (centres d’accueil et d’examen des situations) dans le 18e, le 19e arrondissement de Paris, à Sarcelles, à Clichy, entre autres lieux. "Normalement, il y aura assez de places pour tout le monde, selon les informations que j’ai reçues de la région", assure Léa Filoche, adjointe à la Mairie de Paris, en charge des Solidarités, qui a fait le déplacement pour assister au dénouement d’une situation "qui a trop duré".
Ancien adjoint d’Anne Hidalgo en charge du logement et aujourd’hui sénateur, Ian Brossat a également salué l’évacuation du campement. "Cette situation était indigne", (...)
L’immense majorité de ces jeunes, originaires d’Afrique de l’Ouest, était en errance depuis de nombreux mois. Beaucoup ont vécu sur les trottoirs de la capitale, puis dans l’école désaffectée du 16e arrondissement pendant plusieurs semaines au printemps. Mais le lieu a fermé en juin à cause de sa surpopulation. Une fermeture qui a contraint des centaines de jeunes à retrouver la rue. Après un sit-in éclair sur le parvis du Conseil d’État, les jeunes étrangers ont une nouvelle fois dû trouver un nouvel endroit où dormir : le parc de Belleville, pendant quatre "longs" mois.
"Ils sont à bout"
"J’espère que tout ça, c’est fini, on veut juste dormir avec dignité et faire reconnaître notre minorité", confie Amadou, le jeune guinéen - perdu de vue dans la cohue de 8h. (...)
Cette mise à l’abri est saluée, bien sûr. Mais on espère que cette opération ne sera pas suivie d’une remise à la rue comme on a pu le voir toutes ces années. Ce jeu incessant de ’mise à l’abri’-’mise à la rue’, on espère que c’est fini". Selon Utopia 56, à la fin de l’opération, jeudi matin, une quarantaine de jeunes n’ont pas pu monter dans les bus et ont été dispersés par la police.