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utopia56/communiqué 1er octobre 2023
Jeunes à la rue : 40 mineurs survivent dans la rue à Lille
#MNA #Lille #Utopia56
Article mis en ligne le 14 octobre 2023
dernière modification le 13 octobre 2023

A Lille, ils sont plus d’une quarantaine à survivre sur un campement, sous des tentes. Sans la mobilisation des associations et des citoyen.nes, ils seraient plus de 100. Ce sont des mineurs isolés dont la minorité a été contestée par le Département du Nord. En arrivant en France, les jeunes étrangers sans représentants légaux sur le territoire qui se déclarent mineur.e.s doivent se présenter aux services du Département, afin de se soumettre à une évaluation de minorité. Lorsque le département considère qu’iels ne sont pas mineur.e.s, les jeunes sont remis à la rue.

Iels ont alors la possibilité de faire un recours administratif, devant le juge des enfants, afin de faire reconnaître leur minorité. Cette procédure dure entre 6 mois et 2 ans, pendant lesquels iels ne sont ni considéré.e.s comme mineur.e.s, ni considéré.e.s comme majeur.e.s, car leur date de naissance, celle d’une personne mineure, les prive des services du 115. Ce flou administratif permet aux départements, en charge des mineur.e.s, et à l’Etat, chargé de l’hébergement des majeur.e.s, de se défausser de leurs responsabilités, et maintient ces jeunes dans la rue. Pourtant, au bout de la procédure de recours, la grande majorité des jeunes est finalement reconnue comme mineure, et repris en charge par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance : en 2022, 53 jeunes suivi.e.s par Utopia 56 à Lille ont été reconnus mineur.e.s, soit 82% des audiences. La tendance semble se confirmer en 2023, avec 80% d’audiences positives.

Malgré des interpellations à la Préfecture du Nord, à la Mairie de Lille, à la Métropole Européenne de Lille, au Département du Nord, la situation ne s’améliore pas, et le nombre de jeunes survivant dans les rues de Lille augmente. (...)

Le 25 janvier 2023, le comité des droits de l’Enfant des Nations Unies, sanctionne la France pour son traitement des mineurs non accompagnés, et demande que les jeunes soient considérés comme mineur.e.s, et protégé.e.s comme tel, jusqu’à la décision d’un juge. L’Etat doit prendre ces éléments en considération, en mettant en place un recours suspensif jusqu’à la décision du juge des enfants et devant la cour d’appel, et le respect de la présomption de minorité. En attendant, nous demandons la mise à l’abri immédiate des jeunes au sein de la Métropole lilloise. (...)