
À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, le président américain Joe Biden a décidé de retirer Cuba de la liste noire des États soutenant le terrorisme. Peu après, La Havane a annoncé la libération de plusieurs centaines de prisonniers. (...)
Le Vatican en intermédiaire
Peu avant, le ministère cubain des Affaires étrangères avait indiqué dans un communiqué que "le président Diaz-Canel (avait) adressé une lettre au souverain pontife" début janvier dans ce sens et que les prisonniers concernés seraient libérés "progressivement".
Les autorités cubaines n’ont pas précisé si parmi les personnes prochainement libérées figurent des Cubains condamnés pour avoir participé aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021, les plus importantes depuis l’avènement de la révolution castriste en 1959.
Le haut responsable américain a cependant indiqué dans une conférence de presse en ligne que parmi les personnes libérées figurent des "défenseurs des droits humains", dont des manifestants emprisonnés. Il a déclaré que la libération "interviendrait dans un délai relativement court" et précisé que l’accord avait été négocié avec l’aide de l’Église catholique.
La décision de Joe Biden intervient quelques jours avant la prestation de serment, lundi, de Donald Trump, dont le parti soutient une ligne très dure contre les autorités communistes cubaines.
Quelques jours avant de céder le pouvoir à Joe Biden en janvier 2021, l’ancien et désormais futur président républicain avait pris la décision exactement inverse, celle de placer Cuba sur cette liste où figurent aussi la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie. (...)
Une décision fustigée chez les républicains
Le sénateur du Texas Ted Cruz, un républicain, a immédiatement dénoncé la décision "inacceptable" de retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme. Il a accusé Joe Biden de chercher à "saper" le travail du futur gouvernement de Donald Trump et du Congrès à majorité républicaine.
Interrogé sur le fait de lier ainsi les mains du président élu républicain, six jours avant qu’il ne prête serment, le haut responsable déjà cité a assuré qu’il existait "une opinion largement partagée, dans les deux partis (démocrate et républicain, NDLR), que personne ne devrait être détenu sans raison à Cuba".
Selon des chiffres officiels, quelque 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour leur participation aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021.
Des ONG et l’ambassade des États-Unis à Cuba comptabilisent au total un millier de "prisonniers politiques" sur l’île. En 2023, un envoyé du pape François avait demandé à La Havane la libération des manifestants emprisonnés. (...)
La Havane nie l’existence de prisonniers politiques et accuse les opposants d’être des "mercenaires" à la solde de Washington.