
Tandis que la mobilisation à Bétharram a poussé la congrégation à reconnaître sa « responsabilité » dans les « souffrances » des victimes, des voix s’élèvent pour mettre en cause d’autres établissements catholiques. Dans le Sud-Ouest d’abord, puis ailleurs en France.
Le collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon (Finistère)
Comme l’a rapporté Ouest-France lundi 3 mars, un collectif d’anciens pensionnaires du collège Saint-Pierre, au Relecq-Kerhuon, près de Brest, compte à ce jour trente-quatre membres, scolarisés des années 1960 à 1980. Il a notamment été lancé par Frédéric B., qui est aussi passé par Bétharram et s’est mis en relation avec les victimes de l’établissement béarnais.
À Saint-Pierre, ce sexagénaire dit avoir vécu « une brutalité institutionnalisée […] pire qu’à Bétharram », du fait « de professeurs semblant avoir été recrutés pour cela », et « faisant régner un climat de terreur à tous les niveaux ». (...)
« À l’époque, l’ancien collège Saint-Pierre accueillait des garçons dits “difficiles”, dans un cadre éducatif bien différent des références actuelles. Ces réalités appartiennent à un passé extrêmement éloigné de nos valeurs d’aujourd’hui », a déclaré la directrice de l’actuel collège privé du Relecq-Kerhuon, Saint-Jean-de-la-Croix, Christine Guggenbuhl, dans une lettre citée par Ouest-France. Avant d’affirmer que « le collège Saint-Jean-de-la-Croix actuel n’a plus aucun lien avec ce que fut Saint-Pierre autrefois. Nous condamnons avec la plus grande fermeté tout acte de violence qui aurait pu se produire par le passé ».
L’institution Notre-Dame-de-Garaison à Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées)
Dirigé par la congrégation des pères missionnaires de l’Immaculée Conception, sur le site marial de Garaison, cet établissement scolaire (école, collège, lycée) a déjà été au cœur d’une vaste affaire de violences. (...)
Dans la foulée de l’affaire Bétharram, un collectif d’anciens élèves vient de s’organiser pour dénoncer des violences physiques et sexuelles (une plainte pour viol doit être déposée mercredi 5 mars, selon RTL). À la date du 3 mars, le groupe comptait quarante-cinq membres.
Le mouvement a été lancé par Philippe, un ancien élève qui dit avoir subi des violences physiques dans les années 1980, comme l’a rapporté La Semaine des Pyrénées. Depuis, de nombreux médias nationaux – Radio France, Le Figaro ou BFMTV – se sont emparés de l’affaire dans cet établissement où fut scolarisé l’ancien premier ministre Jean Castex.
Le collège Saint-François-Xavier à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques)
Ancien séminaire niché sur les hauteurs de la commune, le collège Saint-François-Xavier est aussi dans la tourmente depuis le dépôt, révélé par Ici Pays basque (ex-France Bleu), d’une plainte pour viol. Également passé par Bétharram, Cyril Ganne déclare avoir été victime de sévices de la part d’autres élèves, en 1983. « Dès le début de l’année, je me fais coincer dans un coin de la cour par des élèves plus vieux que moi, l’un d’entre eux me met le ventre sur ses genoux, et en public, il passe sa main sous mon short et procède à des pénétrations anales », témoigne-t-il, en dénonçant la passivité de l’encadrement.
Un collectif d’anciens pensionnaires s’est également organisé pour dénoncer les violences commises par des surveillants. (...)
Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, dit « Cendrillon », à Dax (Landes)
Plusieurs anciens élèves du collège Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de Dax, plus connu sous le nom de « Cendrillon », ont témoigné le 25 février auprès d’Ici Gascogne avoir été agressés, voire violés par des encadrants. (...)
Ce sont des témoignages dramatiques. On essaie de faire toute la lumière sur ces faits, de coopérer avec la justice, de prendre des moyens sur la prévention », a réagi l’évêque Nicolas Souchu auprès de Sud-Ouest, annonçant une « visite des établissements catholiques » du diocèse.