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L’Arcom « à la ramasse » face à des médias de plus en plus radicalisés
#electionslegislatives #extremedroite #medias #Bolloré #ARCOM
Article mis en ligne le 28 juin 2024
dernière modification le 26 juin 2024

Le régulateur se retrouve à nouveau sous le feu des critiques face au rouleau compresseur médiatique qui adoube le RN avant les législatives.

Mais où est passée l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) ? « On va finir par lancer une alerte disparition », s’agace un élu de gauche auprès de Politis, devant la dernière provocation du groupe Bolloré : le lancement d’une émission éphémère intitulée « On marche sur la tête » avec Cyril Hanouna reconverti en journaliste politique sur Europe 1 le temps des législatives. Le casting des invités donne le ton. (...)

Du lundi au jeudi, le gratin de l’extrême droite, Rassemblement national (RN) en tête, la droite tendance Ciotti et parfois Renaissance défilent à la radio : Robert Ménard, l’eurodéputé RN Matthieu Valet, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, le responsable des jeunes LR favorable à l’alliance du RN Guilhem Carayon et Loïc Signor, ancien journaliste de CNews propulsé porte-parole du parti présidentiel. (...)

L’extrême droite et ses alliés sont comme à la maison chez Bolloré, et la gauche, constamment présentée comme un « danger », une « alliance terrifiante » aux mesures « irréalisables ». L’iniquité est telle que même les journalistes de la rédaction d’Europe 1 font part de leur malaise dans les médias. « On se sent totalement lâchés par l’Arcom », confie ainsi l’un d’eux à France Info.

Sur la défensive, le « gendarme de l’audiovisuel » affirme au contraire à Politis « être actif » sur le sujet à travers une « lettre » envoyée à la station, lui enjoignant de « traiter avec mesure et honnêteté l’actualité électorale », et ce, deux jours après le début du programme. Europe 1 doit aussi veiller « strictement » à « assurer une pluralité de points de vue dans les émissions de débats », écrit l’autorité indépendante. C’est que le sujet est ultrasensible, surtout dans un contexte de victoire potentielle du RN aux législatives. (...)

L’autorité indépendante répète inlassablement qu’elle s’appuie sur les conventions passées avec les éditeurs comme Europe 1 lors des périodes électorales et se réfugie derrière les « remontées » qui lui sont faites. Sauf que les contrôles s’effectuent sur une base déclarative, a posteriori. En coulisses, les critiques fusent. « L’Arcom est une machine lourde et à la ramasse face à l’agilité des chaînes d’information et d’opinion », confie l’un des anciens membres du collège de l’autorité indépendante. « Ils ne sont pas taillés pour faire le job », tance un autre membre qui est parti « dégoûté » de l’institution. (...)

Roselyne Bachelot avait tiré la sonnette d’alarme lors de son audition au Sénat en 2022 comme ministre de la Culture : « L’Arcom est indispensable, tempère l’ancienne élue, devenue éditorialiste sur BFM et sociétaire des « Grosses Têtes » sur RTL. Mais ses missions doivent être revues car les excès et les dérives de certains médias sont documentés. » L’ex-ministre est d’autant plus renseignée que c’est elle qui a opéré la fusion entre le CSA et Hadopi pour créer l’Arcom. Mme Bachelot a parfaitement identifié le danger des médias Bolloré, qu’elle confie à Politis ne pas regarder : « L’Arcom continue de se fonder sur la loi relative à la liberté de communication de 1986 alors que le monde des médias a changé de façon phénoménale en quarante ans. » (...)