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L’échec des systèmes IA de modération de Meta : des centaines de publicités pour des drogues passent à travers les mailles du filet
#Meta #publicites #moderation
Article mis en ligne le 4 août 2024
dernière modification le 2 août 2024

Meta Platforms, l’entreprise derrière Facebook et Instagram, continue de diffuser des publicités pour des drogues illégales, même après que les médias aient révélé qu’elle faisait l’objet d’une enquête fédérale à ce sujet. Ces annonces dirigent les utilisateurs vers des marchés en ligne où sont vendues de la cocaïne, des opioïdes et d’autres substances illicites. Malgré les politiques de Meta interdisant la promotion de la vente de drogues récréatives ou illicites, l’entreprise continue de percevoir des revenus provenant de ces publicités.

Le 15 mars 2024, Nick Clegg, président des affaires mondiales de Meta, a vanté les efforts de son entreprise pour lutter contre la toxicomanie. Qualifiant l’épidémie d’opioïdes de « problème majeur de santé publique », il a écrit que Meta, la société mère de Facebook et d’Instagram, avait rejoint l’Alliance to Prevent Drug Harms pour « aider à perturber la vente de drogues synthétiques en ligne ».

Mais le moteur publicitaire de Meta, qui génère l’essentiel des bénéfices de l’entreprise, n’a manifestement pas reçu le message. (...)

Meta a continué à percevoir des revenus provenant de publicités qui enfreignent ses politiques (...)

Une analyse séparée menée par un groupe de surveillance de l’industrie a trouvé des centaines d’autres annonces similaires. Ces publicités utilisent des photos de bouteilles de médicaments, de pilules ou de briques de cocaïne pour promouvoir leurs produits. Certaines annonces affichent même des images de poudre arrangées pour former le mot “DMT”, une drogue psychédélique.

Le Journal a rapporté en mars que les autorités fédérales enquêtaient sur Meta pour son rôle dans la vente illicite de drogues. L’organisation à but non lucratif Tech Transparency Project, qui enquête sur les plateformes en ligne, a examiné la bibliothèque d’annonces de Meta de mars à juin et a trouvé plus de 450 annonces de drogues illicites sur Facebook et Instagram.
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Malgré l’utilisation d’outils d’IA pour modérer le contenu, Meta n’a pas réussi à empêcher ces annonces de passer à travers ses systèmes de modération

Meta utilise des outils d’intelligence artificielle pour modérer le contenu, mais les outils de l’entreprise n’ont pas réussi à arrêter de telles publicités pour des médicaments, qui redirigent souvent les utilisateurs vers d’autres plateformes où ils peuvent effectuer des achats. L’utilisation de photos pour présenter les médicaments disponibles semble permettre aux publicités de contourner les systèmes de modération de contenu de Meta.

Meta collabore avec les forces de l’ordre pour lutter contre ce type d’activité, a déclaré un porte-parole de l’entreprise. Les équipes de modération de contenu de l’entreprise ont été affectées par des réductions de personnel ces dernières années. Le porte-parole a déclaré que l’entreprise avait quadruplé la taille de l’équipe travaillant sur la sûreté et la sécurité depuis 2016. (...)

Les utilisateurs qui cliquent sur les liens contenus dans les annonces sont généralement redirigés vers des groupes de discussion privés sur l’application Telegram, qui n’appartient pas à Meta. Lorsqu’ils y accèdent, ces groupes de discussion affichent généralement un flux de messages des revendeurs comprenant des photos des drogues qu’ils proposent, des menus avec les prix et des instructions pour passer des commandes, selon l’examen du Journal et l’analyse du Tech Transparency Project.

Meta a désactivé un grand nombre des annonces de médicaments repérées par le WSJ et TTP dans les 48 heures suivant leur mise en ligne, a déclaré le porte-parole de l’entreprise.

Toutes les publicités ont été supprimées pour violation des règles de Meta et, après avoir été contactée, l’entreprise a également banni de sa plateforme les utilisateurs qui avaient créé les publicités. En outre, l’entreprise a déclaré qu’elle utilisait les informations sur les nouvelles tactiques adverses recueillies lors de l’enquête sur ces publicités pour se déployer et procéder à de nouveaux balayages. (...)

La responsabilité juridique des entreprises technologiques

Les législateurs ont débattu de la nécessité de tenir les entreprises technologiques responsables de ce que des tiers publient sur leurs plateformes. Les efforts en ce sens ont été compliqués par la section 230 du Communications Decency Act, qui stipule que les plateformes en ligne ne sont pas responsables de ce que des tiers publient, à quelques exceptions près. (...)

Par le passé, le ministère de la justice a tenté d’étendre la portée des lois fédérales sur les stupéfiants de manière à rendre les plateformes internet coupables lorsque des entreprises les utilisent pour enfreindre la loi. En 2011, Google a accepté de payer 500 millions de dollars pour avoir permis à des pharmacies canadiennes en ligne de placer des publicités ciblant les consommateurs américains, ce qui a entraîné l’importation illégale de médicaments sur ordonnance aux États-Unis. (...)