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La Cour européenne des droits de l’Homme juge les gardes-côtes grecs responsables de la mort de 16 exilés lors d’un naufrage survenu en 2018
#CEDH #migrants #exiles #naufrages #Grece
Article mis en ligne le 18 octobre 2025
dernière modification le 16 octobre 2025

Le 16 mars 2018, 16 personnes ont perdu la vie dans un naufrage survenu au large de l’île grecque d’Agathonisi, en mer Égée. Seules trois personnes ont pu atteindre l’île le lendemain, après des heures passées dans l’eau. Les familles de 14 victimes ont saisi la justice européenne pour dénoncer le rôle des gardes-côtes grecs dans ce drame.

C’est un manquement des autorités grecques qui a coûté la vie à au moins 16 personnes, décédées lors d’un naufrage survenu le 16 mars 2018 au large de l’île d’Agathonisi. Dans un arrêt rendu le 14 octobre, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a jugé que les autorités grecques n’avaient pas agi promptement de manière à sauver les vies mises en danger lors de ce naufrage, rapporte l’ONG Refugee support Aegean qui représentait les familles de 14 victimes.

"Les autorités grecques n’ont pas pris les mesures nécessaires pour secourir les personnes concernées, alors qu’elles auraient dû être conscientes du danger immédiat dès le moment où elles ont été informées de l’incident par un proche des victimes, tôt dans la matinée du 16 mars", détaille l’ONG dans un communiqué. Et d’ajouter : "La Cour a également condamné la Grèce pour l’inefficacité de l’enquête pénale sur l’incident, qui a conduit le procureur du tribunal maritime du Pirée à classer l’affaire."

Effectivement, selon le déroulé des événements, les gardes-côtes grecs auraient pu secourir les naufragés s’ils avaient réagi rapidement aux premiers messages de détresse envoyés par le frère de l’une des victimes. (...)

Ce n’est pas la première fois qu’Athènes est condamnée par la CEDH pour des faits concernant les exilés sur son sol. En mars 2025, la cour a jugé que la Grèce était responsable de la mort d’un mineur irakien. Ce jour-là, Ameer Mokhlas avait été mortellement touché par un coup de feu tiré par un garde-côte alors qu’il se trouvait sur un yacht battant pavillon turc qui transportait illégalement des migrants près de l’île grecque de Symi.

Pour la CEDH, qui siège à Strasbourg, l’enquête des autorités grecques "comportait de nombreuses lacunes qui ont conduit notamment à la perte d’éléments de preuve, et qui ont affecté le caractère effectif de l’enquête, laquelle en particulier n’a pas permis d’établir les circonstances exactes dans lesquelles le décès de Ameer Mokhlas était survenu et d’identifier et - le cas échéant - de sanctionner les responsables".