
Il y a une semaine, le gouvernement a décidé de suspendre toutes les opérations d’évacuation de Gaza vers la France, après la découverte d’anciennes publications antisémites relayées par une étudiante gazaouie récemment accueillie sur le territoire.
Au moins une quarantaine de personnes, dont des familles avec enfants, étaient attendues dans les prochains jours. Tout était prêt.
Cette décision s’apparente à une punition collective et revêt un caractère profondément indécent, au vu de la catastrophe humanitaire et morale en cours à Gaza. Le Quai d’Orsay menace également de réexaminer des dossiers déjà acceptés.
En près de deux ans, la France n’a permis qu’à quelques centaines de personnes de fuir Gaza, principalement des collaborateurs de l’Institut français et leurs familles. Cela représente moins d’une personne évacuée par jour, alors que, depuis le 7 octobre, 120 personnes sont tuées chaque jour à Gaza, dont 36 enfants, sous les bombardements israéliens.
L’un des étudiants qui devait rejoindre la France et a vu sa demande gelée témoigne à un journaliste de France Info :
« Ça a été un véritable déchirement. C’était comme si ma dernière lueur d’espoir s’éteignait. »
Il devait quitter la bande de Gaza à la fin du mois, pour poursuivre ses études de médecine à Paris dès la rentrée.
Suite à la campagne médiatique initiée par le syndicat étudiant d’extrême droite UNI (Union Nationale Universitaire), l’étudiante qui a relayé les propos sur ses réseaux, s’est vu retirer son statut de réfugiée et a été expulsée vers le Qatar.
Si ces propos relayés sont intolérables et méritent d’être condamnés, ils ne devraient en aucun cas justifier une remise en cause du droit d’asile et du statut de réfugié dont disposent les personnes en provenance de Gaza, où sévit un génocide ayant causé plus de 60 000 morts depuis le 7 octobre 2023.
Les évacuations doivent reprendre immédiatement.
Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël