Le gouvernement libanais affirme avoir déjoué un complot israélien visant à commettre des assassinats et des attentats à la bombe dans le pays, alors qu’Israël continue de violer l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah.
La Direction générale de la sécurité libanaise, une agence nationale de renseignement, a déclaré vendredi avoir démantelé « un réseau travaillant pour l’ennemi israélien qui préparait des attentats terroristes, des bombardements et des assassinats » à l’intérieur du pays.
Cette déclaration semble confirmer les informations publiées précédemment par plusieurs médias libanais, selon lesquelles un groupe de collaborateurs israéliens s’apprêtait à placer des bombes dans des voitures et des motos lors d’une cérémonie commémorative en l’honneur du chef du Hezbollah assassiné, Hassan Nasrallah.
Selon ces informations, les attentats déjoués visaient à faire le plus grand nombre possible de victimes.
La Direction générale de la sécurité a déclaré avoir arrêté plusieurs personnes dans le cadre de cette opération, dont un suspect libano-brésilien et un ressortissant palestinien.
« À la suite de l’enquête, l’un des détenus a admis que ce réseau était responsable d’assassinats antérieurs de responsables du parti al-Jamaa al-Islamiya », a-t-elle déclaré.
Au cours des deux dernières années, Israël a tué plusieurs responsables d’al-Jamaa al-Islamiya, un groupe libanais allié au Hamas.
Le déjouement du complot israélien présumé représente un rare succès du contre-espionnage libanais après qu’Israël ait réussi à infiltrer le Hezbollah et à identifier, localiser et tuer plusieurs de ses principaux dirigeants politiques et militaires, dont Nasrallah, l’année dernière.
Israël a également piégé l’année dernière des milliers de pagers utilisés par des membres du Hezbollah avec des explosifs, tuant au moins 12 personnes et en blessant des milliers d’autres, dont des enfants.
Le média Lebanon Debate a rapporté jeudi que les suspects récemment arrêtés prévoyaient d’utiliser des explosifs similaires à ceux utilisés dans l’incident des pagers pour mener des attentats à la bombe.
L’opération des services de renseignement libanais intervient alors que le Hezbollah fait face à une pression croissante pour désarmer.
Au début de l’année, le gouvernement libanais a publié un décret visant à confisquer les armes du Hezbollah, mais le groupe a déclaré qu’il traiterait cette décision « comme si elle n’existait pas », arguant que ses armes étaient nécessaires pour protéger le Liban contre l’expansionnisme israélien.
Les tensions se sont accrues entre le Hezbollah et le Premier ministre libanais Nawaf Salam, qui s’est ouvertement prononcé en faveur du désarmement dans le cadre d’un plan soutenu par les États-Unis.
Malgré le cessez-le-feu conclu avec le Liban en novembre dernier, Israël mène régulièrement des frappes aériennes dans tout le pays, tuant des centaines de personnes.
Les détracteurs affirment que ces bombardements visent à empêcher les habitants des villages frontaliers de retourner chez eux et de reconstruire leurs villes.
Le mois dernier, une frappe israélienne sur la ville méridionale de Bint Jbeil a tué cinq civils, dont trois enfants de la même famille.
Israël continue également d’occuper certaines parties du sud du Liban.