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Le nombre d’actes racistes augmente en France depuis 2017
#racisme #France #xenophobie
Article mis en ligne le 27 août 2025
dernière modification le 24 août 2025

Les actes racistes enregistrés par la police et la gendarmerie augmentent très nettement en France, selon le ministère de l’Intérieur. Ils sont passés de 9 000 à plus de 16 000 entre 2017 et 2024. Les cas les plus graves, les crimes et délits, ont même plus que doublé, passant de 4 800 à 9 350, au cours de la même période [1]. Les données du ministère de la Justice sur les condamnations liées à ces actes indiquent une diminution à partir du milieu des années 2000, suivie d’une relative stabilisation autour de 450 par an jusqu’à la fin des années 2010. Depuis 2018 (nouvelle série), les condamnations ont plus que doublé, d’un peu plus de 600 par an à 1 249 en 2022.

Le ministère de l’Intérieur précise qu’il s’agit d’actes commis « en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion ». Il ne s’agit donc pas uniquement de racisme, mais plus largement de xénophobie, de rejet des étrangers. Classifier un acte comme fait raciste comporte une part de subjectivité de la part de celui qui l’enregistre. Le recensement des actes évolue en fonction de l’activité des forces de sécurité. Selon la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), « les agents de terrain (police, gendarmerie) sont de mieux en mieux formés et de plus en plus attentifs à la qualification de racisme des faits qu’ils enregistrent, ce qui peut être aussi un facteur d’augmentation des relevés » [2]. Enfin, le chiffrage dépend aussi de la volonté et de la capacité des personnes à déclarer ou non les actes qu’elles ont subis.

Les cas de racisme recensés par les forces de l’ordre, et plus encore ceux des condamnations, ne révèlent qu’une très faible partie du phénomène. Le racisme au quotidien est rarement enregistré. (...)

Le nombre de personnes qui se disent victimes d’injures à caractère raciste a augmenté de 560 000 à 740 000 par an entre 2008 et 2013, puis il a nettement diminué pour revenir à 530 000 en 2018. Mesuré uniquement depuis 2011, le nombre de celles qui se déclarent victimes de violences physiques à caractère raciste a été divisé par deux, d’un pic de 236 000 en 2012 à 114 000 en 2018. Malheureusement, les données récentes ne permettent pas de dresser une évolution. On sait seulement qu’entre 2022 et 2023 la part de la population adulte se déclarant victime de racisme est passée de 1,6 % à 2,6 %, soit environ de 670 000 à 1,3 million de personnes. Ces données doivent être confirmées, mais elles vont dans le sens des actes enregistrés par la police et la gendarmerie. (...)

Au cours des trois dernières années, les tensions au Proche-Orient ont joué, indique le ministère de l’Intérieur. L’essor des réseaux sociaux pousse à la prolifération des injures à l’abri des écrans. Une partie des responsables politiques tiennent désormais des discours ouvertement xénophobes qui légitiment le passage à l’acte d’une minorité, parmi les 20 % de Français qui se disent « plutôt » ou « un peu » racistes. Ce qui constitue un profond recul par rapport aux valeurs promues par notre société.