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Le numérique : oui, mais plus comme ça !
#numerique #alternatives
Article mis en ligne le 4 juillet 2025
dernière modification le 2 juillet 2025

Cela fait depuis 2023 que je m’attèle à essayer de transformer mon métier (ingénieur en informatique) en quelque chose de différent sans que j’en ai expliqué les raisons profondes. Voici ici le pourquoi de tout cela.

Du constat global à la connaissance approfondie

Quelques temps avant le COVID, je m’étais penché sur le 5e rapport du GIEC. Je ne mentirai pas en disant que je l’ai lu, mais j’ai lu différentes synthèses. J’ai également eu d’autres lectures, notamment sur la collapsologie et autres approches systémiques dont le « manuel de transition de la dépendance au pétrole à la résilience locale » de Rob Hopkins qui m’a beaucoup inspiré. J’ai ensuite creusé plus en profondeur les sujets de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau, de l’économie, de l’autonomie, des low-techs… en m’appuyant sur les travaux de vulgarisation du Shift Project (et leur plan de transformation de l’économie française), de l’association négaWatt, mais aussi d’organes plus institutionnels tels que l’Ademe, RTE, France Stratégie, l’Agence Internationale de l’Énergie… Bref, j’ai mangé de la donnée, de la statistique, j’ai lu et relu pour essayer de comprendre : comprendre ce qui me semblait ne pas aller, comprendre comment faire autrement.

S’en est suivi un pronfond désarroi, un sentiment d’impuissance : que puis-je faire, moi, petite personne insignifiante dans ce monde, pour enrayer cette machine dévastatrice ? J’imagine que, comme beaucoup, je suis passé par une phase d’éco-anxiété, suivie de solastalgie. (...)

(...) Je me suis alors rendu compte qu’à travers mes nombreuses lectures, je n’avais finalement qu’une connaissance de surface des impacts des métiers du numérique et du numérique dans sa globalité. J’avais beau posséder une expertise technique et avoir balayé de nombreux aspects du numérique, je n’avais pas pris le temps d’en avoir une image globale, que ce soit en terme d’impact mais aussi de politique. J’ai alors replongé dans différentes lectures que je continue encore à l’heure actuelle avec pour ambition d’avoir une vision fine de l’évolution des usages du numérique sous ses différentes formes (logicielles comme matérielles), des raisons qui ont amenés ces usages, et des différents impacts qu’ils entrainent ou auxquels ils contribuent.

Abandonner plutôt que transformer ?

Les constats furent alors pour moi d’une violence terrible : le numérique est probablement le support majeur des polycrises auxquelles nous faisons face aujourd’hui. Ma première réponse fut alors de vouloir stopper ma contribution à cette industrie aux impacts ravageurs (...)

J’en reviens à ma fuite du numérique. Car c’était bien là le problème : je fuyais mon domaine d’expertise qui désormais m’inspirait tant de dégoût. Comme si la technique, le support inerte, était la raison des maux que j’avais identifiés. Il m’a alors fallu un temps de digestion (et encore quelques lectures, en partie philosophiques, Serge Latour, Ivan Illich et quelques autres comme compagnons de soirée) pour me remettre dans cette dynamique militante, difficile mais riche en apprentissages et en opportunités.

Repenser le numérique : des opportunités à foison (...)

J’ai dès ce moment tenté de développer une activité au multiples facettes :

  • réduire l’impact des systèmes existants (éco-conception, optimisation, qualité…) ;
  • favoriser la prise de conscience selon une approche systémique (ateliers de sensibilisation, formation) ;
  • développer une stratégie numérique résiliente et robuste ;
  • accompagner la dénumérisation des activités qui peuvent l’être ou garantir une solution de repli non numérique.

Évidemment, ce type de projet ne se mène pas seul. (...)

Tout ceci reste toutefois un pari important où j’espère convertir mon militantisme et ma vision d’un numérique différent en un métier nouveau. Ma seule certitude est que la trajectoire prise par le numérique n’est pas tenable et que je ferai de mon mieux pour contribuer à l’influer.