
Le Parlement autrichien a autorisé vendredi la suspension temporaire du regroupement familial dans le pays. Désormais, les autorités peuvent suspendre par décret le traitement des demandes de regroupement familial dès qu’elles estiment que "le maintien de l’ordre et la sécurité intérieure sont menacés".
C’est une première dans l’Union européenne (UE). L’Autriche peut désormais suspendre de manière temporaire le regroupement familial dans le pays, indique l’agence de presse allemande DPA. À l’issue de débats houleux, le Parlement autrichien a adopté vendredi 25 avril la mesure controversée.
L’amendement inséré dans la loi sur l’asile permet au gouvernement de suspendre par décret le traitement des demandes de regroupement familial dès qu’il estime que "le maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure sont menacés".
Concrètement, les réfugiés et les personnes avec un titre de séjour pourront déposer un dossier de regroupement familial mais les autorités ne seront plus tenues de respecter le délai de décision de six mois. Avec le nouveau texte, une fois la demande déposée par un individu, son dossier restera lettre morte, aussi longtemps que le décret sera en vigueur.
Il existe cependant des exceptions pour les enfants qui n’ont pas de tuteur dans leur pays d’origine, et les jeunes déjà présents en Autriche mais dont les parents sont toujours dans leur pays d’origine. (...)
Dès son arrivée au pouvoir en mars dernier, la nouvelle coalition autrichienne - composée du parti ÖVP, des sociaux-démocrates de centre-gauche (SPÖ) et du parti libéral Neos - annonçait sa volonté de faire passer un tel projet. Car si le parti d’extrême droite anti-migrants FPÖ a échoué à former une coalition, il reste de très loin le premier parti du pays dans les sondages, après avoir signé une victoire historique aux législatives fin septembre.
"Atteinte massive au droit humain à la vie de famille"
Cette mesure est fortement critiquée par les associations, qui y voient une violation des droits de l’Homme. Dans un communiqué publié début avril, la branche d’Amnesty International en Autriche a dénoncé "une atteinte massive au droit humain à la vie de famille".
L’ONG balaie l’argument avancé par le gouvernement pour mettre en place sa réforme. "Il n’existe aucune urgence grave justifiant des interventions aussi importantes. (...)