
La cour criminelle du Morbihan a condamné mercredi l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec à 20 ans de réclusion, dont deux tiers de peine de sûreté. Il était accusé d’avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014. Son avocat a déclaré qu’il ne ferait pas appel.
Ce verdict marque le point final du procès de l’ex-chirurgien pédocriminel, qui n’avait demandé "aucune mansuétude" aux juges et ne fera pas appel du jugement, a annoncé l’un de ses avocats, Me Maxime Tessier. (...)
L’avocat général Stéphane Kellenberger avait requis contre lui la peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison de sa "dangerosité". Il avait notamment requis une "rétention de sûreté", une mesure rare qui concerne essentiellement des délinquants sexuels et qui permet de placer dans un centre unique en France un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine. Cette dernière mesure n’a pas été retenue par la cour.
"Archicoupable", il "ne demande pas à échapper à la peine requise par l’avocat général", avait affirmé l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, estimant que son client était allé "le plus loin dans ce qu’on peut attendre d’un accusé devant la cour criminelle". Il a "le droit à la repentance", avait-il rappelé. (...)
"La bombe atomique de la pédophilie"
L’ex-chirurgien était accusé d’avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014.
Le 20 mars, il avait reconnu l’ensemble des faits, endossant également la responsabilité pour la mort de deux victimes, l’une par overdose et l’autre par suicide. (...)
"Vous êtes le pire pédophile de masse qui ait jamais existé (...), la bombe atomique de la pédophilie", lance Me Thomas Delaby.
Débuté le 24 février, ce procès fleuve a réuni quelque 60 avocats de parties civiles qui ont plaidé, tantôt individuellement, tantôt en se regroupant autour de thèmes précis, pendant presque trois jours.
Vers une autre procédure
Les victimes "ne vous pardonneront jamais. Jamais", a asséné à l’accusé Me Delaby. "Aucune peine ne pourra être à la hauteur de la souffrance des parties civiles", a rappelé Me Romane Codou.
Si la plupart ont loué une défense "bienveillante", d’autres ont regretté que la cour n’ait pas "davantage bousculé" Joël Le Scouarnec pour "accéder à la vérité", selon les mots de Me Bertho-Briand.
Mais ce procès ne sera vraisemblablement pas le dernier de l’ex-chirurgien pédocriminel. "Il y aura probablement une autre procédure", a lancé l’avocat général lors de ses réquisitions.
Le parquet de Lorient a ainsi ouvert deux enquêtes liées à "l’affaire Le Scouarnec", dont l’une, révélée à l’AFP le 20 mars, concerne "des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées" d’agressions sexuelles et viols perpétrés par l’ex-chirurgien viscéral. (...)