
LVMH « arrose une bonne partie de la presse en pages de pub » : il y a quelques jours, L’Informé a publié, à partir de chiffres produits par Kantar, « la répartition des dépenses de LVMH dans la presse nationale ». Bilan : les millions pleuvent.
Ces recettes publicitaires bénéficient d’abord aux médias détenus par le groupe LVMH lui-même : entre janvier et septembre 2024, ce sont, toujours d’après L’Informé, 80 millions d’euros bruts [1] qui ont été fléchés vers Le Parisien, Le Parisien Dimanche et Les Échos.
Mais c’est aussi la régalade pour les groupes Le Figaro et Le Monde : « La régie média du Figaro a ainsi perçu 32 millions d’euros, dont la moitié pour Madame Figaro et Le Figaro et vous, le cahier spécial luxe et art de vivre du journal. Le groupe Le Monde a engrangé, de son côté, 9,5 millions d’euros bruts. » Paris Match, qui vient d’être racheté par LVMH, ne s’en sortait pas trop mal (3,9 millions), tout comme le JDD (3,5 millions) ou Le Point (1,7 million).
Et ce n’est pas fini, puisque L’Informé précise que L’Express, L’Opinion, Libération, La Croix, La Tribune dimanche ou encore Le Nouvel Obs ont aussi perçu entre quelques dizaines et quelques centaines de milliers d’euros bruts.
La presse est sous perfusion des annonceurs publicitaires – en particulier, on le voit ici, de LVMH. Ce n’est certes pas là son seul mode de financement, mais on ne saurait ignorer qu’elle se met, de la sorte, sous leur coupe. (...)
LVMH a déjà démontré sa capacité, en guise de rétorsion, à désinvestir et mettre la pression. (...)