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les Soulèvements de la Terre
Le projet des deux giga-bassines du Puy-de-Dôme...
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Article mis en ligne le 13 mai 2024
dernière modification le 15 mai 2024

Le projet des deux giga-bassines du Puy-de-Dôme est portée par l’ASL des Turlurons, association de 36 exploitants agricoles (pour un total de 800 hectares), dont la plupart sont liés à Limagrain, qu’ils en soient les collaborateurs, les administrateurs ou même le président ! L’eau servira principalement à irriguer du maïs industriel, dit « hybride », des variété standardisées, sélectionnées sur des critères productivistes de résistance aux intrants chimiques et qu’il faut racheter chaque année puisque les semences sont stériles. En Limagne comme ailleurs en France, les épisodes de sécheresse hivernale se multiplient, le niveau d’étiage de l’Allier dans lequel serait pompé l’eau des méga-bassines baisse et ne sera pas suffisant pour les remplir. Ici aussi les méga-bassines prolongent le ravage et retarde le changement nécessaire des pratiques agricoles.

Paysan.nes, habitant.es, castors, artivisme et bleus de chauffe, une manif qui rassemble

Ce samedi depuis la gare de Vertaizon à Chignat, des milliers de personnes se sont élancées dans la grande plaine de la Limagne avec des tracteurs, un castor et une anguille géant.es au son du slogan « Il faut faire bassine arrière ». Depuis des semaines, des dizaines d’habitant.es de la région se sont retrouvé.es pour fabriquer des drapeaux sérigraphiés et une multitude de tritons, méduses, castors, serpents et autres créatures artistiques en vue de cette mobilisation. La présence des tracteurs marque également la mobilisation paysanne pour l’avènement d’un nouveau modèle agricole. Les nombreux bleus de travail, les pelles et les pioches, rappellent la détermination des dernières grandes mobilisations anti-bassines des Deux-Sèvres. La prochaine, qui aura lieu les 20 et 21 juillet, s’annonce déjà comme un possible point de bascule pour forcer l’abandon des projets de bassines dans le Poitou, et arracher le moratoire au niveau national.

Plantation de centaines de mètres de haies et construction de barrages de castors pour retenir l’eau autour des projets de bassines

À l’approche de l’emplacement du projet de bassine, une grande chaîne humaine s’est déployée pour en visibiliser le contour (la première bassine s’étendra sur 150 000m2). Une multitude de plants ont alors été distribués et mis en terre avec des noix et noisettes qui pourront y germer. Ce premier geste collectif invite à la replantation de kilomètres de haies à même de retenir de nouveau l’eau dans les sols, plutôt que des bassines qui les assèchent.

Après un pique-nique champêtre, des centaines de personnes ont obstrué les buses autours des parcelles proches du projet de bassines avec des branchages et de la terre. (...)

En comblant les drains, les manifestant.es vont ainsi dans le sens des nombreux agronomes et hydrologues qui prônent la remise en cause du drainage systématique, en vue de favoriser la recharge des nappes phréatiques, la réhumidification des terres, la protection de la faune et de la flore ainsi que l’effet de filtre sur les intrants chimiques. (...)

Semis de maïs population face aux semences hybrides (...)

Ce chantier était la première étape d’une mise en culture qui réunira les personnes engagées dans les semaines et mois à venir, de la levée des plans qu’il faudra désherber à l’égrenage des épis pour les semences de l’année prochaine. Ces semences seront stockées en vue de démultiplier les semis de maïs population plutôt que de maïs industriel. Là où l’agro-industrie sème la stérilité, nous propagerons la fertilité des semences paysannes.

Rendez-vous si les travaux démarrent !

Après cette journée de mobilisation, il ne fait aucun doute que les habitants du territoire smobiliseront massivement pour stopper les chantiers de bassines s’ils démarrent en Limagne. C’est aujourd’hui le cas partout où des projets d’accaparement de l’eau pointent le bout de leur nez et où fleurissent les collectifs Bassines Non merci. Et ce sera à nouveau le cas cet été, du 16 au 21 juillet pour le Village de l’eau et les 2 journées de mobilisations internationales dans les Deux-Sèvres !

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 (Basta !)
Le géant Limagrain derrière le plus grand projet de mégabassines de France

(...) L’entreprise est devenue aujourd’hui le quatrième plus gros producteur de semences au monde, via sa filiale Vilmorin. « Les bassines sont une solution court-termiste », a reconnu le président de Limagrain lui-même, Sébastien Vidal, le 6 octobre dernier. Le projet avance malgré tout.

Les emplacements étaient initialement prévus à Saint-Georges-sur-Allier (sur dix-huit hectares) et à Bouzel (sur quatorze hectares). Pour comparaison, la mégabassine en projet à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) couvre dix hectares. Les études menées ont finalement validé un seul des deux sites. Celui envisagé à Saint-Georges-sur-Allier n’a pas été retenu en raison de la nature des sols. Les agriculteurs n’ont pas abandonné le projet, la recherche d’un nouveau site d’implantation va toutefois retarder l’instruction du dossier et le démarrage des travaux.

Quoi qu’il en soit, les porteurs de projet se savent appuyés par le gouvernement. (...)