
Appel à un Rassemblement
Mercredi 15 mai 2024 à 18h30
Près de l’Ambassade de Tunisie à Paris
Place André Tardieu, Paris 75007
Métro Saint François Xavier, ligne 13
Mise en œuvre du discours raciste du pouvoir en place :
Restreindre la liberté de celles et de ceux qui préservent la dignité des migrants
11 mai 2024
Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie observe avec consternation les événements tragiques et honteux qui se déroulent dans notre pays ces jours-ci où on assiste à une chasse des migrants subsahariens et, dans la foulée, aux associations et organisations qui œuvrent à la sauvegarde de la dignité humaine.
Tribune 8 décembre 2023
Neuf mois se sont écoulés depuis l’arrestation des personnalités politiques accusées par le président K. Saïed de « complot contre la sûreté de l’État ». Ce dernier n’a pas hésité à désigner tous ceux qui cherchent à prouver leur innocence comme étant des complices dudit complot.
Il s’agit, à l’évidence, de faire taire toutes les voix qui s’aventurent à dévoiler la vacuité des dossiers « instruits » contre les prisonniers et l’absence de la moindre preuve de visées attentatoires aux institutions de l’État ou de tentative de renversement du pouvoir.
De fait, il s’agit de réduire à néant la liberté de pratiquer l’action politique que la Révolution du 17 décembre/14 janvier a rendu possible et ce après des décennies de despotisme.
Le régime aujourd’hui en place s’emploie à dénier ce droit aux citoyens et à réduire au silence toutes les voix qui refusent de se soumettre à son diktat : qu’elles émanent de franges de l’opposition, des journalistes, des réseaux sociaux, des milieux d’affaires…
Ce choix d’une répression tous azimuts est le corollaire de l’échec du discours qui a présidé au coup de force, le 25 juillet 2021, contre la Constitution, et l’échec aussi des promesses de lutte contre la corruption, de relance des investissements, d’amélioration de la situation économique et sociale. Au lieu de cela sévit une inflation jamais vue auparavant, des pénuries récurrentes, l’emballement de la spéculation, la contrebande… et, au quotidien, la répression.
Nous, ci-dessous signataires, Tunisien.nes, Maghrébin.nes et personnalités internationales,
Soucieux de défendre les valeurs de liberté et de démocratie,
Attachés aux acquis de la révolution tunisienne qui est venue couronner la longue lutte du peuple tunisien et de sa jeunesse contre l’injustice et le despotisme,
Et considérant que le principe de la présomption d’innocence jusqu’à preuve d’une culpabilité établie par une justice indépendante, une magistrature impartiale, doit bénéficier à toutes et à tous :
Réclamons la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion et leur droit à un procès équitable en présence d’observateurs locaux et internationaux condition indispensable pour garantir la transparence des dossiers devant l’opinion. Le retard, les reports et les comportements vengeurs des autorités tunisiennes n’ont que trop duré.
Condamnons fermement, les déclarations du juge d’instruction interdisant aux médias de se mêler de l’affaire des prisonniers politiques, preuve s’il en est de la vacuité et de l’inanité des accusations qui leur sont imputées.
Saluons le courage des avocats dont les efforts démontrent jour après jour la vacuité des affaires en cours éclairant l’opinion sur leur caractère purement politique, malgré les campagnes de harcèlement à leur encontre.
Nous en appelons aux forces éprises de justice et de liberté pour renforcer la solidarité envers les prisonniers politiques et d’opinion tunisiens et éclairer l’opinion publique internationale sur les souffrances qu’ils endurent ainsi que celle de leurs familles.
Pour joindre votre signature veuillez envoyer un email à crldht chez proton.me
Lire aussi :
– (Euromedrights/COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT, 7 Mai 2024)
[Tunisie : Les autorités se doivent de relâcher les personnalités de l’opposition et de mettre un terme aux poursuites à caractère politique->https://euromedrights.org/fr/publication/tunisie-les-autorites-se-doivent-de-relacher-les-personnalites-de-lopposition-et-de-mettre-un-terme-aux-poursuites-a-caractere-politique
Les autorités tunisiennes doivent immédiatement cesser les poursuites à l’encontre de personnalités de l’opposition politique et libérer celles qui sont détenues depuis plus d’un an sans motif valable. Khayam Turki, Abdelhamid Jelassi, Issam Chebbi, Jaouhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi et Ridha Belhaj sont maintenus en détention arbitraire depuis février 2023 dans le cadre de l’affaire dite du « complot ».
Le 2 mai 2024, la Chambre d’accusation du Tribunal de première instance de Tunis a renvoyé 40 personnes, dont les six susmentionnées, devant la Chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis pour y être jugées et a rejeté la demande de mise en liberté déposée au nom des six détenus.
Les autorités judiciaires avaient précédemment refusé pas moins de huit demandes de remise en liberté provisoire des six détenus, notamment en août 2023 et en janvier 2024. Ces refus ont été prononcés en dépit de l’absence de toute preuve tangible les impliquant dans des actes répréhensibles et du fait qu’ils n’avaient plus été entendus depuis le premier interrogatoire mené au début de leur détention, en février 2023.
Entre le 11 et le 25 février 2023, la brigade de police « antiterroriste » a arrêté les six personnalités de l’opposition politique dans le cadre d’accusations fallacieuses en vertu du Code pénal tunisien et de la loi 2015-26 relative à la « lutte contre le terrorisme ». Ces accusations concernent notamment le « complot contre la sûreté de l’État » et la tentative de « changer la nature de l’État », passibles de la peine de mort en vertu de l’Article 72 du Code pénal. Deux autres personnalités de l’opposition, Lazhar Akremi et Chaima Issa, ont également été arrêtées en février 2023 et placées en détention dans le cadre de cette affaire. Ils ont finalement été libérés sous caution le 13 juillet 2023 dans l’attente d’une enquête, après une période de détention de six mois. M. Akermi et Mme Issa ont tous deux fait l’objet d’une interdiction de voyager et d’apparaître en public après leur libération. (...)
Les organisations soussignées appellent les autorités tunisiennes à :
Procéder à la libération immédiate de toutes les personnes détenues arbitrairement dans le cadre de l’affaire du « complot » ;
Lever les accusations infondées portées contre toutes les personnes inculpées par la chambre d’accusation ; et
Abandonner toutes les poursuites pénales arbitraires et motivées par des considérations politiques à l’encontre d’opposants politiques présumés et d’individus détenus ou poursuivis pour le seul exercice de leurs droits de l’homme.
Les signataires :
- La Commission internationale de Juristes
- Amnesty International
- Avocats Sans Frontières
- EuroMed Droits
La Fédération internationale pour les droits humains (...)