À la demande du Rassemblement national, l’animateur de “Quotidien”, l’un des rares à ne pas recevoir les figures d’extrême droite, va être entendu la semaine prochaine par la commission d’enquête sur le renouvellement des fréquences de la TNT. (...)

Décidément, la commission d’enquête parlementaire pour le renouvellement des fréquences télé, qui a débuté à l’Assemblée nationale, tourne au show. Jeudi, entre la très cash audition de Xavier Niel, puis celle, électrique, de Rachida Dati, son président a annoncé par surprise sur X (ex-Twitter) convoquer Yann Barthès et des membres de l’équipe de Quotidien (TMC), au nom de la « compréhension des règles » de pluralisme : ce devrait être mercredi 27 mars.

Voilà des semaines que le RN réclamait cette convocation, considérant que « le pluralisme vaut pour CNews comme pour TMC, qui refuse d’inviter certains partis politiques ». Cette victoire tactique sonne comme un étrange renversement de situation, qui a aussitôt fait le bonheur de CNews. « Yann Barthès n’aura ni prompteur ni oreillette, je ne sais pas comment il va s’en sortir dans cette audition ! » salivait jeudi soir Pascal Praud dans son émission.

Contrairement à CNews ou C8, Quotidien n’a pourtant jamais été condamnée par l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel. « Nous respectons scrupuleusement nos obligations de temps de parole », précise la production, qui assume de ne plus inviter Marine Le Pen.

(...) « Ils n’acceptent pas nos équipes, on ne va pas les accepter chez nous ! » justifiait Yann Barthès en 2022 sur RTL. Les têtes d’affiche du RN apparaissent toujours – encore cette semaine – dans les magnétos, reportages (19h30 Médias, 20h15 Express, Morning glory…), grâce, notamment, aux images des autres médias. En janvier dernier, le service d’ordre du RN virait les équipes de l’émission de la séance de vœux à la presse de Jordan Bardella…

Quotidien est l’un des rares bastions de la télé où les figures du RN ne sont pas interviewées sur le plateau, quand ils ont micro ouvert sur la quasi-totalité des autres antennes. Avant Yann Barthès, Anne Sinclair avait refusé d’inviter Jean-Marie Le Pen dans 7 sur 7. Tout comme Michel Drucker, qui a pourtant fait défiler tous les politiques sur son canapé rouge de Vivement dimanche. Laurent Ruquier a longtemps résisté, avant qu’en 2012 sa direction le lui impose. Aujourd’hui, une demande du RN lui vaut illico approbation par l’Assemblée nationale. Un signe des temps ?