
Comme chaque année, experts et scientifiques français du saumon, sont réunis à Rennes pour mettre leurs informations en commun et produire de nouvelles données pour la communauté scientifique. Celles-ci sont sans équivoque : la population de saumons, adultes et juvéniles, n’a jamais été aussi mal en point. Le dérèglement climatique reste l’hypothèse privilégiée pour expliquer le phénomène
Cinq à six fois moins de saumons adultes (...)
Autre constat sur les saumons adultes : les spécimens étudiés sont plus petits et plus maigres que les années précédentes, jusqu’à 10% de poids en moins.
Devant son écran d’ordinateur, l’expert du saumon, montre les graphiques produits par le groupe de travail de l’Observatoire de Recherche sur l’Environnement.
La courbe présentée suit le nombre de juvéniles, des petits saumons, comptabilisés dans le Scorff depuis 30 ans. Et le scientifique de commenter, "la production de juvéniles dans le Scorff, avait tendance à s’améliorer, mais, là aussi, les dernières années sont défavorables ". (...)
Diminution du nombre de saumons aux 4 coins de l’Atlantique
L’inquiétude des Français est partagée par la communauté scientifique internationale. Car l’abondance des populations de saumon a fortement diminué dans tous les pays de migration. Au Québec, sur les Îles Britanniques, ou en Norvège, le constat est le même, ce qui induit que l’origine du problème se situerait dans le milieu que tous ces poissons traversent, à savoir l’Atlantique Nord.
" La cause la plus probable, c’est une baisse de la survie marine " confirme Laurent Beaulaton, chef de pôle du MIAME – poissons migrateurs et environnement.
Alors comment expliquer que les saumons ont de plus en plus de mal à migrer vers les îles Féroé ou le Groenland ?
"En fait, ce sont de multiples facteurs, explique le scientifique. Le changement climatique entraîne des hausses de température qui peuvent impacter directement le saumon, parce que le saumon est une espèce d’eau froide. Le changement climatique va aussi impacter les ressources, les proies du saumon sur lesquelles se nourrit le saumon."
Selon une étude américaine du NOAA, l’équivalent de l’Ifremer, la température moyenne de l’océan Atlantique a augmenté de 2°, et l’année 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée.
À cela s’ajoute les modifications de courants marins et les activités humaines, telles que la pêche, qui peuvent impacter la quantité de proies disponibles pour les saumons. Tout cela combiné à d’autres facteurs, identifiés ou non, va jouer sur la survie du saumon en mer. (...)
les autorités compétentes ont donc décidé d’interdire la pêche au saumon sur tous les cours d’eau français dès 2025. Une solution pour tenter de maintenir la population de saumons reproducteurs. (...)
les experts estiment qu’il est aussi possible d’améliorer les habitats du saumon. Pour cela, il faudrait faciliter sa remontée des fleuves en éliminant tous les obstacles physiques, telles que les barrages, ou écluses, ce qui permettrait aux migrateurs de remonter plus haut et de trouver, peut-être, de meilleures conditions pour grandir et se reproduire.
Extinction possible de l’espèce ?
Sur la question de la possible disparition du saumon, les scientifiques se veulent rassurants. Ils estiment que l’espèce ne devrait pas disparaître de la planète, mais que le nombre d’individus pourrait drastiquement diminuer. (...)
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