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Le sophisme de la motte castrale – l’art du double-discours
#fakenews #complotisme #propagande #logique #sophisme
Article mis en ligne le 27 novembre 2023
dernière modification le 25 novembre 2023

Le sophisme de la motte castrale. Vous connaissez ?

Les anglophones appellent ça « the motte-and-bailey fallacy ».

Si vous faites gaffe, vous verrez que c’est très utilisé pour vendre du bullshit.

En gros, vous tenez un discours, mais un discours pas facile à défendre. Peut-être même franchement un discours de merde pour lequel vous n’avez pas vraiment d’arguments solides. Alors ce discours, vous le gardez pour votre fan base.

Mais vous avez un deuxième discours en réserve, en apparence proche du premier, mais très édulcoré, voire dépouillé des éléments les plus essentiels, et les moins défendables, de votre premier discours. Un discours en fin de compte assez consensuel. Et ce discours là, vous l’utilisez pour vous défendre, parce que c’est un discours qui est fait justement pour être inattaquable. C’est celui qui vous brandirez, pour définir votre position, si vous êtes face à des interlocuteurs ou un public pas forcément acquis.

Et vous pouvez ensuite reprendre votre discours de base, celui destiné à votre fan base, en arguant triomphalement que vos détracteurs n’avaient pas d’arguments à vous opposer. (...)

Et vous voyez la comparaison avec la motte castrale, ce genre de petite fortification surplombant un village, servant à s’abriter en cas d’attaques. Quand vous êtes juste avec votre fan base, vous êtes au village (ce que les anglophones appellent ici « the Bailey », soit la partie basse de la fortification). Et vous racontez votre gros bullshit, peinard. Et si on vient vous attaquer, vous vous réfugiez dans votre motte castrale, imprenable, c’est-à-dire dans votre 2ème discours. Et vous redescendez ensuite dans le village (« the Bailey »), triomphant.

C’est un peu l’inverse de l’homme de paille, qui consiste à déformer les propos d’autrui pour mieux les attaquer. (...)