
À propos de : Jean-Sébastien Alix, Les travailleurs sociaux face au néo-libéralisme. Entre assentiment et résistance, Paris, L’Harmattan
En première ligne face aux effets des politiques néo-libérales, les travailleurs sociaux ne sont pas épargnés par la montée des incertitudes.
Depuis la crise sanitaire du Covid, les secteurs du travail social semblent traverser une « crise des métiers », comme l’indiquent les sentiments de « perte de sens » et l’accroissement des postes vacants. Mais à y regarder de près, comme le propose Jean-Sébastien Alix, la crise sanitaire n’a fait qu’exacerber et rendre visibles des difficultés anciennes, latentes. Sociologue à l’IUT de Tourcoing, et à l’Université de Lille, il a soutenu une thèse de sociologie en 2019, dont ce livre est tiré. L’auteur s’interroge sur celles et ceux qui poursuivent leur activité professionnelle dans le travail social dans un contexte de mutation profonde du secteur : peut-on dire qu’ils et elles sont des « résistant·e·s » ? En parallèle, cherchant à quoi résisteraient ou consentiraient ces professionnel·le·s, Alix propose dans cet ouvrage des points de repères sur ce que le néolibéralisme fait à l’action sociale. (...)
le livre d’Alix propose dans une première partie une perspective sur « l’histoire plurielle » de l’action sociale et du travail social depuis la seconde moitié du XXe siècle. Dans la deuxième partie, l’auteur questionne la notion de résistance et l’image, souvent associée aux professionnel·le·s du social, qui en découle. Les postures qui ne sont pas résistantes sont majoritaires : dans la troisième partie du livre, Alix se demande par conséquent à quoi exactement les professionnel·le·s consentent ou non, sur quels fondements ils appuient, ce faisant, leur légitimité ? (...)