
En se focalisant sur les émissions de dioxyde de carbone, on a tendance à oublier le rôle du méthane dans le changement climatique. Ce gaz invisible et inodore est responsable d’environ 30 % du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle, selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié le 7 mai.
Le méthane est le second gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère, après le CO2. On impute souvent ses émissions à l’élevage de bovins ou à la combustion de déchets, or, le secteur de l’énergie est responsable d’environ un tiers des émissions de méthane d’origine humaine : il s’échappe des gazoducs, des forages de pétrole, des mines de charbon, et il est aussi produit lors du transport et du raffinage des énergies fossiles. En 2024, le secteur des hydrocarbures a ainsi rejeté plus de 120 millions de tonnes de méthane dans l’atmosphère. Un chiffre historique selon l’AIE, qui s’appuie sur des observations satellitaires pour détecter les fuites de méthane.
Des installations obsolètes
L’une des principales sources de fuites sont les installations abandonnées : anciens puits de pétrole ou de gaz et mines de charbon continuent d’émettre du méthane en quantité s’ils sont mal démantelés. Ces installations obsolètes sont responsables du rejet de plus de 8 millions de tonnes de méthane en 2024.
Ces émissions pourraient pourtant être réduites de 70 %, et rentabilisées grâce à des technologies permettant de capturer le méthane et de le revendre sous la forme de gaz naturel. (...)