Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France Bleu/ICI
"Les gens ont peur de ne pas se réveiller" : des associations toulousaines demandent l’activation du plan "Grand froid"
#froid #sansabri #Toulouse
Article mis en ligne le 19 janvier 2025

Avec la chute des températures, plusieurs associations toulousaines qui travaillent avec des personnes sans-abris espèrent le déclenchement du plan "Grand froid". Il permettrait d’ouvrir des places d’hébergement supplémentaires. Mais les critères ne sont pas réunis, selon la préfecture.

Un temps très froid sévit depuis la fin de semaine dernière sur une partie de l’Occitanie. Malgré ces températures glaciales, de nombreuses personnes dorment dans la rue. Vous avez peut-être vu des sacs de couchage avec des personnes à l’intérieur. À Toulouse, les associations se sentent démunies face à cette situation : le plan "Grand froid", qui permet notamment l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires et l’intensification des maraudes, n’a pas été déclenché par la préfecture de Haute-Garonne.
Des critères pas réunis

La préfecture fait savoir que "le "Grand Froid" est un épisode de temps froid caractérisé par sa persistance, son intensité et son étendue géographique. L’épisode dure au moins deux jours. Les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée". Le plan grand froid s’appuie sur les vigilances météo établies par Météo France.

Pour le déclencher, il faut donc être en vigilance orange, ce qui n’est pas le cas actuellement en Haute-Garonne. La préfecture assure être "en veille saisonnière depuis le 1er novembre et jusqu’au 31 mars". Selon plusieurs associations toulousaines, plusieurs lieux permettant d’accueillir des personnes sans-abri sont prêts à être mobilisés dans le cadre du plan "Grand froid".

Des critères qui sont beaucoup trop rigides pour Roxanne, membre du collectif Toulouse Anti-précarité : "Aujourd’hui, avec le froid qu’il fait, même des gens qui ont l’habitude de se débrouiller, d’avoir de l’autonomie, et qui ne craignent pas les hivers classiques ont peur de s’endormir et de ne pas se réveiller. Ils souffrent tellement du froid qu’ils font appel à de l’aide alors qu’ils n’en ont pas l’habitude.

On demande que les personnes qui sont dehors soient mises à l’abri, même a minima. Des lieux existent et sont prêts à accueillir : nous demandons juste à la préfecture de les ouvrir. On a forcément peur qu’il y ait des décès. Le froid majore les risques : on a peur qu’il y ait des personnes qui meurent de froid dans la rue à Toulouse."
"C’est inhumain"

Un plan "Grand froid" qui serait déclenché de plus en plus rarement, selon Thomas Couderette. Il fait partie du Collectif d’entraide et d’innovation sociale de Toulouse (...)

L’administration française semble considérer que les températures négatives comme celles qu’on connaît actuellement à Toulouse ne relèvent pas du froid. C’est probablement lié à des logiques budgétaires, qui ont encore plus de poids dans le contexte actuel. C’est juste inhumain, rien qui ne peut justifier cette situation. »

Selon la fédération des acteurs de la solidarité, 93% des demandes d’hébergement d’urgence faites au 115 à Toulouse restent sans réponse.