
Dans un contexte de conflit avec l’agence Associated Press (AP), l’administration Trump a annoncé qu’elle choisirait elle-même les journalistes admis auprès du président américain, mettant fin à un système établi depuis des décennies.
L’administration Trump a annoncé mardi qu’elle choisirait elle-même les quelques journalistes admis au plus près du président américain, rompant avec un système établi depuis des décennies et géré par les médias eux-mêmes à travers l’Association des correspondants à la Maison-Blanche (WHCA). « C’est nous qui menons la danse », s’est réjoui Donald Trump. « Dans un pays libre, les dirigeants ne sélectionnent pas les médias », a de son côté déploré la WHCA dans un communiqué.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, avait indiqué auparavant que le « pool », petit groupe de journalistes ayant un accès privilégié au président, admis par exemple dans le Bureau ovale ou dans son avion Air Force One, serait ouvert à de nouveaux médias choisis par l’exécutif américain. « Nous rendons le pouvoir au peuple », a lancé la porte-parole, en assurant que des « centaines » de journalistes méritaient un tel accès. « Le “pool presse” sera composé par l’équipe de communication de la Maison-Blanche », a-t-elle poursuivi, en ajoutant toutefois que les « médias traditionnels […] seront encore autorisés à y participer ». Jusqu’ici, l’admission dans ce groupe restreint, dont l’AFP fait partie, était décidée par la WHCA.
Cette association créée en 1914 gère le fonctionnement du groupe de journalistes qui accompagne le président lors de chacune de ses apparitions publiques, en particulier lorsqu’il voyage aux États-Unis et dans le monde entier. Elle attribue les treize places réservées pour la presse dans l’avion présidentiel Air Force One ainsi que les sièges dans la salle de presse de la Maison-Blanche. (...)
AP, des “extrémistes de gauche”
L’annonce intervient en pleine offensive de la Maison-Blanche contre l’agence Associated Press (AP), qui faisait partie du cercle restreint de journalistes admis au plus près du président américain, mais qui en est désormais bannie. L’exécutif américain lui reproche de ne pas se conformer à la nouvelle appellation du golfe du Mexique, rebaptisé « golfe d’Amérique » par Donald Trump. Mardi encore, le président américain s’en est pris à cette institution de la presse américaine : « Ce sont des extrémistes de gauche. Ce sont des journalistes de seconde zone. »